La distension pulmonaire ou « hyperinflation alvéolaire » est un outil crucial dans le phénotypage de plusieurs maladies obstructives. Outre la radiologie, son évaluation repose principalement sur la pléthysmographie corporelle totale. En pratique courante, plusieurs définitions pléthysmographiques peuvent être utilisées. Notre objectif par la présente étude est de comparer les résultats obtenus à partir de l’application de 5 définitions pléthysmographiques.

Nous avons procédé à une étude rétrospective colligeant 360 patients d’âge (6 à 94 ans) ayant réalisé une pléthysmographie corporelle totale en 2018. La distension pulmonaire est présente si elle répond à l’une de ces définitions D1 : VR>limite supérieure de la normale (LSN), D2 : VR>140 % de la valeur théorique (VT), D3 : VR/CPT>0,33, D4 : VGT>LSN et D5 : VGT>140 % de VT. Les normes utilisées étaient de l’ERS/CECA 1983. L’analyse statistique a été effectuée à l’aide du logiciel SPSS 20. La discordance entre ces définitions a été évaluée par le test Kappa.

La distension pulmonaire a été retrouvée chez 59,8 %, 55,7 %, 86,1 %, 48,1 % et 43,1 % des patients respectivement selon D1, D2, D3, D4 et D5 (p<0,05). La concordance entre les D1 et D2, D1 et D5, D2 et D4, D2 et D5 était forte avec un indice de Kappa oscillant de 0,61 à 0,8. Cependant, le recours à l’application du D3 surestime le taux de la distension pulmonaire dans l’échantillon global avec un désaccord de 68 % avec D1, de 75 % avec D2, 79 % avec D4 et de 90 % avec D5. Cette discordance était également observée chez les patients avec obstruction bronchique proximale. Par contre chez les enfants, l’application du D3 reste encore valable avec une concordance acceptable avec les autres définitions (Kappa de 0,464 à 0,711).

L’évaluation pléthysmographique da la distension pulmonaire est définition dépendante. Le recours à l’usage des limites supérieures de la normale est la méthode la plus rigoureuse au dépend de celle du VR/CPT notamment chez les enfants et les sujets avec obstruction bronchique.