Le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAOS) peut être impliqué dans le développement des maladies métaboliques. Une relation indépendante et possiblement causale existe entre le SAOS et l’obésité viscérale, l’insulinorésistance, la dyslipidémie et l’hypertension artérielle. Intérêt de l’étude : déterminer la fréquence de comorbidités métaboliques chez les patients ayant un SAOS et sa relation indépendante et possiblement causale entre le SAOS et le syndrome métabolique et chacun de ses composants.

Il s’agit d’une étude rétrospective, réalisée au service de pneumologie du centre hospitalier universitaire Ibn-Sina, sur une période de 4 ans, s’étalant de janvier 2016 au juin 2019 incluant 129 patients suivis pour syndrome d’apnée obstructive du sommeil.

Sur 4 ans, le nombre total des patients présentant un SAOS était de 129 cas, avec une moyenne de l’index apnée-hypopnée (IAH) moyen de 36/h. Le sexe féminin prédominant dans notre série avec 88 femmes soit 68,2 % et 36 hommes soit 27,9 % des cas. L’âge moyen des patients est de 49 ans. Dans notre étude 28,6 % de nos patients sont diabétiques. L’indice masse corporelle (IMC) moyen est de 35,8kg/m² avec une obésité sévère trouvée chez 48 % de malades alors que 20 % des patients ont une obésité morbide. Une dyslipidémie est rapportée chez 17 % des malades tandis que 14,7 % des cas ont une dysthyroïdie associée. Une HTA mal équilibrée est constatée chez 41,8 % des cas. Le SAOS est classé sévère (IAH supérieur à 30/H) chez 56 patients soit 43,4 %, dont 74 % des cas ont une IMC supérieure à 30km/m².

Notre étude a montré une corrélation entre les comorbidités métabolique et la sévérité du SAOS. Ces données suggèrent que la recherche d’un SAOS par un enregistrement du sommeil devrait être systématiquement proposée chez les patients ayant un SM.

La fréquence des troubles métaboliques chez les sujets porteurs de SAOS n’est pas négligeable ce qui impose une prise en charge précoce et multidisciplinaire pour éviter les complications et le décès précoce.