Évaluation de la masse grasse et de l’indice de masse maigre au cours de l’asthme : quel lien avec le contrôle et la qualité de vie ? - 05/01/20
Résumé |
Introduction |
L’obésité est un facteur d’aggravation de l’asthme clairement démontré. Elle est souvent évaluée par la mesure du BMI. Cependant, peu d’études se sont intéressées à étudier la relation entre la masse grasse, la masse maigre et la fonction respiratoire au cours de l’asthme. L’objectif de notre étude était d’évaluer la masse grasse (MG) et l’indice de masse maigre (IMM) au cours de l’asthme et d’étudier leur relation avec le contrôle et la qualité de vie.
Méthodes |
Il s’agissait d’une étude transversale qui était réalisée à notre service de pneumologie entre février et juin 2019 et ayant inclut 65 patients suivis pour un asthme et à l’état stable. Le diagnostic de l’asthme ainsi que l’évaluation du contrôle et de la sévérité de la maladie ont été faits selon les critères de GINA 2018. N’ont pas été inclus : les patients ayant d’autres pathologies respiratoires associées, ceux ayant une dysthyroïdie, et les patients ayant une mauvaise observance thérapeutique évaluée selon le questionnaire de Morisky. La qualité de vie a été évaluée par le questionnaire Asthma Quality of Life Questionnaire (AQLQ). Une impédancemétrie bioélectrique a été réalisée permettant la mesure de la composition corporelle. Un IMM (masse maigre [MM] [kg]/taille[m]2) normal était défini par une valeur≥16kg/m2 chez l’homme et≥15kg/m2 chez la femme. Un taux de MG normal était défini par une valeur entre 15 et 20 % chez l’homme et 25 et 30 % chez la femme.
Résultats |
L’âge moyen de la population était de 48,43±15,78 ans avec des extrêmes allant de 17 à 75 ans. L’asthme était léger, modéré ou sévère respectivement chez 20 %, 54 % et 26 % des patients. L’asthme était non contrôlé dans 45,9 % des cas. La masse grasse et l’IMM moyens étaient respectivement de 28 % et 16,2kg/m2. Le score moyen du questionnaire AQLQ était 121±38. Un excès de MG était noté chez 60 % des patients. Cependant, l’IMM était abaissé chez 10 % des patients. Chez les patients ayant un excès de MG, un traitement relevant des paliers 4 ou 5 était plus prescrit (p=0,04) et la maladie était plus sévère (p=0,04) et moins contrôlée (p=0,002). Une corrélation négative statistiquement significative a été retrouvée entre la masse grasse et le score moyen de la qualité de vie (r=0,123 ; p=0,01). Aucune corrélation n’a été retrouvée entre l’IMM et le contrôle ou la sévérité de la maladie.
Conclusion |
Contrairement à l’IMM, l’excès de masse grasse était associé à un asthme plus sévère et difficile à contrôler.
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Vol 12 - N° 1
P. 173-174 - janvier 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.