L’asthme non contrôlé demeure un problème de santé publique. Ses conséquences sur le plan économique restent peu documentées. Il est établi en effet que le contrôle insuffisant de la maladie est un vecteur important de l’augmentation de la consommation de soins. Le but de notre travail est d’évaluer le retentissement économique du non-contrôle de l’asthme.

Nous rapportons les résultats d’une étude rétrospective portant sur 450 patients colligés dans notre service sur une période allant de juillet 2013 à juillet 2019.

Parmi les patients, 65,55 % avaient un asthme contrôlé (groupe 1) versus 34,44 % des patients non ou partiellement contrôlés (groupe 2). L’âge moyen dans le groupe 1 est de 36 ans versus 41 ans dans le groupe 2 avec une prédominance féminine dans les 2 groupes. L’ancienneté de la maladie était en moyenne de 11 ans dans le premier groupe contre 13 ans dans le deuxième groupe. Les patients non ou mal contrôlés ont comme antécédent : une hospitalisation antérieure dans un service de pneumologie dans 35,48 % des cas versus 9,5 % chez les patients contrôlés. Un séjour au service de réanimation était noté chez 6 % des cas du groupe 2 contre 0 % des cas du groupe 1 avec une moyenne de la durée d’hospitalisation de 6jours. Quarante-huit pour cent des patients du groupe 2 ont bénéficié d’au moins une consultation par mois aux urgences contre seulement 4 % des patients du groupe 2. L’absentéisme prédominait chez les patients du 2^e groupe avec une durée moyenne de 6jours. Un pour cent des patients ont bénéficié d’un reclassement professionnel.

La relation entre le contrôle de l’asthme et la consommation de soins est évidente. Elle prend en compte un suivi médical et paramédical plus rapproché, des posologies médicamenteuses plus élevées et un contrôle plus difficile de la maladie, avec une augmentation des consultations et des hospitalisations et donc du coût des soins. D’où la nécessité des actions recommandées pour améliorer le niveau de contrôle de cette maladie.