Pneumothorax spontané après chimiothérapie à base de Taxane des cancers bronchiques - 05/01/20
Résumé |
Introduction |
Les taxanes, seules ou en association, sont largement utilisées dans le traitement des cancers des bronches, du sein, du tube digestif et de la prostate. Les toxicités pulmonaires les plus fréquentes de cette classe thérapeutique sont les pneumopathies interstitielles, les kystes pulmonaires, les œdèmes pulmonaires non cardiogéniques et les pleurésies. La survenue d’un pneumothorax semble beaucoup plus rare [1 ].
Méthodes |
Les auteurs rapportent trois cas de pneumothorax spontanés après une bi-chimiothérapie associant un sel de platine et une taxane dans le traitement d’un carcinome épidermoïde bronchique métastatique.
Résultats |
Dans ces 3 observations le pneumothorax est survenu au cours de la première ligne thérapeutique. Les principales caractéristiques communes sont la présence d’une lésion tumorale excavée, un poumon sous-jacent emphysémateux, une réponse tumorale objective à la chimiothérapie et une régression spontanée, rapide et complète du pneumothorax à l’arrêt de la chimiothérapie.
Discussion |
L’imputabilité de la chimiothérapie dans la survenue d’un pneumothorax chez un patient traité pour un cancer bronchique est difficile à prouver et repose sur un faisceau d’arguments. Dans la littérature 9 cas sont rapportés, toujours en association avec un sel de platine parfois avec le bévacizumab. L’augmentation du risque de pneumothorax est différente pour chaque molécule incriminée, pour le doxétaxel l’odds ratio est estimé à 6,3, pour le paclitaxel à 4,3 pour le carboplatine à 4,9, pour le cisplatine à 3,11. Les mécanismes invoqués sont une rétractation rapide de la tumeur, une augmentation de la pression intrathoracique, la survenue d’une fistule broncho-pleurale et/ou la formation de kystes à paroi fine intratumoraux.
Conclusion |
La chimiothérapie associant un sel de platine et une taxane dans le traitement des cancers bronchiques métastatiques peut, dans certaines conditions, être responsable d’un pneumothorax iatrogène. Ainsi, l’indication de ce traitement doit tenir compte de la présence préalable d’une lésion tumorale excavée et/ou un poumon sous-jacent emphysémateux.
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Vol 12 - N° 1
P. 214-215 - janvier 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.