Profil clinique et polygraphique du syndrome d’apnées obstructives du sommeil chez le sujet âgé - 05/01/20
Résumé |
Introduction |
Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) est une pathologie fréquente chez le sujet âgé mais reste sous-diagnostiquée. La prise en charge doit être globale tenant compte de risques cumulés liés aux troubles respiratoires nocturnes et au vieillissement.
But |
Analyser les caractéristiques cliniques et polygraphiques du SAOS chez les sujets âgés.
Méthodes |
Étude rétrospective menée au service de pneumologie de l’hôpital Charles-Nicole sur 2 ans (2017–2018), incluant les patients suivis pour un SAOS confirmé par polygraphie ventilatoire indépendamment de la sévérité. Nous avons comparé 2 groupes : G1 : âge ≥65 ans ; G2 : âge<65 ans.
Résultats |
Nous avons colligé 168 patients (G1=34 et G2=134). La moyenne d’âge était de 70±5 ans dans le G1 et de 47,7±11 ans dans le G2. Une prédominance féminine était notée dans les 2 groupes (sex-ratio=0,6). Les comorbidités étaient significativement plus fréquentes (91,2 % vs 74,6 % ; p=0,03) et plus nombreuses (>1 comorbidité ; 70,6 % vs 46,3 % ; p=0,01) dans le G1, notamment les cardiopathies (p=0,03) : hypertension artérielle (85,3 % vs 38,1 % ; p<0,001), fibrillation auriculaire (8,8 % vs 0,7 % ; p=0,02) et coronaropathies (20,6 % vs 8,2 % ; p=0,05) et les comorbidités métaboliques (p=0,009) avec une prévalence du diabète de type 2 (41,2 % vs 24,6 % ; p=0,05). Cependant, les antécédents de rhinite allergique étaient plus fréquents chez les jeunes (9,7 % vs 0 % ; p=0,07) de même que les anomalies morphologiques à l’examen ORL (26,9 % vs 5,9 % ; p=0,009). Hormis une nycturie plus fréquente dans le G1 (44,1 % vs 30 % ; p=0,01), les symptômes nocturnes étaient comparables entre les 2 groupes. Par ailleurs, le G1 rapportait plus de somnolence diurne (85,3 % vs 68,7 % ; p=0,05) avec un Epworth moyen de 13,6 vs 10,8 (p=0,06) et de troubles de l’attention et de la mémoire (14,2 % vs 2,9 % ; p=0,07). Aucune différence n’a été constatée concernant la fréquence et la sévérité de l’obésité (p=0,9) ni de la sévérité de l’index d’apnées-hypopnées (p=0,7) ou de la désaturation nocturne (p=0,8).
Conclusion |
Plusieurs spécificités de la personne âgée doivent être prises en compte lors de la prise en charge du SAOS notamment les comorbidités et la fréquence des troubles cognitifs. Une prise en charge globale et multidisciplinaire tenant compte de ces particularités permettrait d’améliorer le pronostic chez ces patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 12 - N° 1
P. 73 - janvier 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.