Réunions pluridisciplinaires déterminant l’imputabilité des xénobiotiques dans les causes de la mort : quel apport aux données de pharmacovigilance ? - 09/01/20
Multidisciplinary meetings determining the imputability of xenobiotics in causes of death: What contribution to pharmacovigilance data?
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Résumé |
Objectif |
Dans les cas de décès d’origine toxique impliquant les xénobiotiques, le résultat des analyses médicolégales menées au centre hospitalier universitaire (CHU) de Rennes est discuté en réunions pluridisciplinaires. Ces réunions impliquant la médecine légale, les services de toxicologie, d’anatomopathologie et de pharmacovigilance, sont organisées pour déterminer le degré d’imputabilité des xénobiotiques dans le décès.
Méthodes |
Un score de contribution relative à la mort (SCRIM) est établi collégialement au cours des réunions pour chaque décès impliquant des xénobiotiques. Gradué entre 1 et 6, plus ce score est faible, plus l’imputabilité est certaine. Au sein des décès présentant les scores d’imputabilité les plus élevés ont été isolées les intoxications d’origine médicamenteuse.
Résultats |
L’analyse de 266 décès sur la période 2010–2017 a permis de mettre en évidence une majorité d’intoxications médicamenteuses (60 %). Les principales classes incriminées sont : les traitements de substitution des opiacés (24 %) suivis par les anxiolytiques (23 %), les antidépresseurs (16 %), les opioïdes licites (16 %) puis les antipsychotiques (14 %). L’analyse de ces cas par le centre régional de pharmacovigilance de Rennes permet d’obtenir un signal qualitatif en établissant un panorama local des principales classes à risques mais aussi de mettre en évidence un signal spécifique, en particulier pour l’oxycodone et les antihistaminiques.
Conclusion |
Cette approche pluridisciplinaire permet d’observer que les médicaments sont largement impliqués dans les décès d’origine toxique. La mortalité imputée à l’oxycodone et aux antihistaminiques constitue un signal spécifique devant faire l’objet d’une surveillance rapprochée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Purpose |
In case of xenobiotics induced toxic deaths analyzed at the university hospital of Rennes, a multidisplinary team of forensic analysts, toxicologists, anatomopathologists and pharmacologists assess xenobiotics’ contribution to the death.
Methods |
A death contribution score (SCRIM) is collectively established during meetings for each death involving xenobiotic drugs. Graded between 1 and 6, lower was this score, more certain was the imputability. Among deaths with the highest imputability, drug poisonings were isolated.
Results |
Analysis of 266 deaths presented at meetings over the period 2010–2017 highlight a lot of drug medicine poisonings (60%). The main classes implicated are: opioid substitution treatments (24%) followed by anxiolytics (23%), antidepressants (16%), legal opioids (16%) and antipsychotics (14%). Analysis of these cases by Rennes regional pharmacovigilance center permits to obtain a qualitative signal by establishing a local overview of the main risk classes but also to highlight a specific signal, in particular for oxycodone and antihistamines.
Conclusions |
This multidisciplinary approach shows that a majority of toxic deaths are attributed to drugs. Mortality attributed to oxycodone and antihistamines is a specific signal that should be closely monitored.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Xénobiotiques, Pharmacovigilance, Analyse médicolégale, Causes de la mort, Opiacés, Antihistaminiques
Keywords : Xenobiotics, Pharmacovigilance, Forensic toxicology, Cause of death, Opiates, Histamine antagonists
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