Depuis plusieurs années en France, des enfants dont le père est transgenre (né fille) sont issus par procréation médicalement assistée (PMA) avec don de sperme. Le développement de ces enfants est mal connu. Bon nombre d’interrogations participent aux polémiques concernant ce type de parentalité dont l’identité même de la famille constituée.

Afin d’apprécier s’il y avait une différence de représentation repérable de l’identité sexuée chez ces enfants, nous avons demandé à 47 enfants (74,5 % de garçons) âgés de 3 à 14 ans de réaliser « le dessin d’une famille » (Corman, 1964). Les 24 enfants nés de père transgenre ont été comparés à 23 enfants nés de parents cisgenres et conçus par rapports sexuels. La recherche a été approuvée par le comité d’éthique de l’université Paris V.

L’analyse en aveugle des différents dessins ne nous a pas permis de distinguer de différence ou de particularité qualitatives qui indiqueraient le groupe d’appartenance de l’enfant. Nous avons pu, après la levée de l’aveugle, réaliser une analyse descriptive des dessins et observer que les marqueurs de genre au sein des dessins évoluent, en partie et comme attendu, en fonction de l’âge des enfants mais ne sont pas liés à un effet du groupe d’appartenance. Nous avons également pu apprécier comme attendu d’après les précédentes recherches ayant utilisées le dessin de famille des différences à travers certains éléments qualitatifs en lien avec la représentation familiale, et ce, dans les deux groupes.

L’enfant né de père transgenre et mère cisgenre avec recours à la PMA projette dans le dessin d’une famille des états internes en tous points proches de ceux d’enfants du même âge et du même sexe mais nés de parents cisgenres et rapport sexuel. Il serait pertinent de pouvoir évaluer à nouveau, la cohorte des plus jeunes au moment de l’adolescence où l’identité sexuée est remaniée du fait de la puberté.

For several years in France, children whose father is transgender (born female) are conceived through Medically assisted procreation (MAP). The development of these children is poorly known. Many interrogations have contributed to a controversy regarding this type of parenthood, including the very identity of the family constitution.

In order to assess whether there were noticeable differences in the gender identity representations for these children, we invited 47 children (74.5% of boys) aged between 3 and 14 years old to make a “drawing of a family” (Corman, 1964). 24 children whose father is transgender were compared to 23 children born of cisgender parents, conceived by sexual intercourse. The research was approved by the University of Paris V ethics committee.

The blind analyses of the different drawings did not allow us to distinguish any qualitative difference or particularity that would indicate in which group the child belongs. After the lifting of the blind, we were able to carry out a descriptive analysis of the drawings and observe that the gender markers in the drawings did evolve, in part and as expected, according to the age of the children but are not related to an effect of the home group. We have also been able to appreciate as expected from the previous researches that used the family drawing of the differences through certain qualitative elements related to the family representation, and this, in both groups.

The children born with MAP from a cisgender mother and a transgender father projects internal states in the “drawing of a family” in all points close to those of children of the same age and of the same sex but born of cisgender parents and conceived by sexual intercourse. It would be relevant to reevaluate the cohort of the youngest children at the time of their adolescence when the sexual identity is reshaped by puberty.