La silicose pseudotumorale est une entité rare. Sa découverte doit faire éliminer la tuberculose, du moins sous nos climats. Nous rapportons une étude rétrospective portant sur 10 patients hospitalisés au Service des Maladies Respiratoires de l’hôpital Ibn Rochd. La moyenne d’âge est de 48 ans avec des extrêmes allant de 34 à 72 ans. Tous nos patients sont de sexe masculin. Le tabagisme actif est retrouvé dans tous les cas, avec une moyenne de 22 paquets/années. Nous retrouvons comme profession, un puisatier dans 8 cas, un maçon et un mineur de fond dans un cas chacun. Les signes cliniques sont dominés par l’exagération de la dyspnée dans 4 cas (40 %), l’apparition récente de la dyspnée dans 6 cas (60 %), l’altération de l’état général dans 7 cas (70 %) et l’hémoptysie dans 2 cas (20 %). La radiographie thoracique objective des opacités hétérogènes confluentes pseudo-tumorales bilatérales dans 8 cas (80 %) associées à des opacités micronodulaires diffuses dans 3 cas (30 %) et à un pneumothorax minime dans 1 cas (10 %). La TDM thoracique réalisée dans 3 cas, objective en plus des multiples masses dont 2 siège de calcification, un épaississement pleural dans 2 cas et des adénopathies calcifiées sous carinaires et hilaires dans 1 cas. La bronchoscopie retrouve de multiples tâches d’anthracose dans la moitié des cas (50 %), sans tumeur visible. La courbe débit volume réalisée dans 7 cas, objective un trouble ventilatoire mixte assez sévère dans 5 cas (71,4 %) et un trouble ventilatoire dans un cas. La recherche de BK dans les expectorations et dans le liquide d’aspiration bronchique est négative à l’examen direct et à la culture. Le diagnostic de silicose pseudo-tumorale est retenu devant le contexte clinique évocateur de silicose et le caractère pseudo-tumoral des lésions à la radiographie thoracique. Le traitement est symptomatique à base de corticoïdes et de xanthiniques dans tous les cas, associés à des digitalo-diurétiques dans 2 cas de cœur pulmonaire chronique (20 %). L’évolution est favorable dans 6 cas (60 %) et nous déplorons 1 décès (10 %). Nous rappelons à travers cette observation, les difficultés du diagnostic différentiel posées par les formes pseudo-tumorales de la silicose.