La prise en charge des pertes de substance osseuse reste un véritable défi chirurgical. L’objectif principal de notre étude était de comparer le taux et la durée de consolidation entre le groupe Tibia et le groupe Fémur. L’objectif secondaire était la gestion des échecs de greffe osseuse.

Notre étude comparative, rétrospective, monocentrique, incluait 33 patients (22 tibias et 11 fémurs), dont 23 hommes et 10 femmes, âge>18 ans, opérés de la technique chirurgicale de la membrane induite pour une fracture ou une pseudarthrose entre janvier 2011 et décembre 2016, avec un suivi complet. Le recul minimum était de 1 an pour les fractures et de 2 ans pour les pseudarthroses. La consolidation était définie par la présence d’au moins deux corticales consolidées sur deux incidences radiographiques et la reprise d’un appui total.

L’âge moyen des patients était de 38,3 ans±15,5 ans (18–72). La taille moyenne du défect osseux était de 7,9 cm±5cm (2,3–18,0). Le suivi moyen des patients était de 3,3±1,8 années (1–7,2). Le taux de consolidation dans notre série était de 60,6 % (20 patients). La durée moyenne de consolidation était 10 mois±6,4 mois (3–23). Il était statistiquement plus important dans le groupe Tibia que dans le groupe Fémur, avec respectivement un délai de 11,6mois±6,9mois (3–23) versus 6,3 mois±2,9 mois (3,4–10,3), p=0,025. Le taux d’échec de la procédure n’était pas statistiquement différent dans les deux groupes. Parmi les 13 patients en échec, 9 patients (69,2 %) ont été réopérés dont 7 nouvelles cures de pseudarthrose (77,8 %) et 2 amputations (22,2 %). Sur les 9 patients réopérés, 5 ont consolidé après la reprise chirurgicale. 5 patients (30,8 %) étaient toujours en attente de prise en charge à la fin de notre suivi.

La technique chirurgicale de la membrane induite est une procédure chirurgicale efficace. La durée de consolidation semble plus courte au niveau du fémur qu’au niveau du tibia.

IV, étude comparative.