Facteurs de risque d’antibiorésistance chez les patients hospitalisés pour une infection des voies urinaires : une étude cas-témoins appariée à partir des données du Système national des données de santé - 28/02/20
Résumé |
Introduction |
L’antibiorésistance (AR) va croissante parmi les microorganismes cause d’infections des voies urinaires (IVU), pouvant mener jusqu’à des impasses thérapeutiques. Plusieurs facteurs de risque d’IVU à bactéries AR ont été révélés dans la littérature, mais peu font consensus. Nous avons étudié les facteurs associés à l’AR chez les patients hospitalisés pour IVU, à partir du Système national des données de santé (SNDS).
Méthodes |
Les hospitalisations incidentes (2015−2017) pour IVU en DP dues à des Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa ou entérocoques ont été identifiées en médecine, chirurgie, orthopédie. Seuls les séjours pour lesquels la bactérie a été identifiée sont concernés. Les cas (avec AR) ont été appariés (1 :1) aux contrôles (sans AR) sur l’âge, le sexe, l’infection, l’année d’admission et l’espèce bactérienne. Les infections associées aux soins (IAS) et communautaires (IC) ont été distinguées et les régressions logistiques conditionnelles stratifiées sur le sexe.
Résultats |
Au total, 98,4 % des cas (6606 IC et 3001 IAS) ont été appariés. Pour l’ensemble des facteurs, sur fenêtre de 12 mois, le risque était augmenté uniquement lorsque l’exposition était dans les trois mois précédant l’infection. Pour toutes les infections, la consommation d’antibiotiques augmentait le risque d’AR, avec un OR atteignant 3,84 [3,04−4,85] pour ≥ 3 délivrances chez les hommes avec IAS. Les antibiotiques à large spectre, qu’ils soient ou non rattachés à un antécédent d’IVU, étaient particulièrement associés à l‘AR (OR : 2,59 [2,15−3,11] et 1,35 [1,18−1,53]). Une procédure chirurgicale sur les voies urinaires était facteur de risque pour les hommes avec IC (1,39 [1,14−1,69]) et les femmes avec IAS (1,72 [1,37−2,17]). Avoir séjourné>7jours en unité de soins intensifs (USI) augmentait faiblement le risque pour les hommes avec IAS (1,44 [1,03−2,02]). Le diabète, l’immunosuppression, les maladies neurologiques, les pathologies des voies urinaires et la grossesse n’étaient pas associées à la résistance.
Discussion/Conclusion |
Cette étude confirme l’importance des antibiotiques à large spectre sur le risque d’IVU à bactérie AR, et suggère d’améliorer la prévention lors des procédures chirurgicales et séjours prolongés en USI.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : SNDS, Antibiorésistance, Infections des voies urinaires, Facteurs de risque, Cas-témoins appariés
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Vol 68 - N° S1
P. S15-S16 - mars 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.