Les membranes épirétiniennes et les trous maculaires affectent respectivement 7 % et 0,2 % des personnes âgées de plus de 50 ans et nécessitent une chirurgie maculaire en cas de perte d’acuité visuelle importante ou de métamorphopsies. L’objectif de cette étude était de décrire la fréquence d’endophtalmie postopératoire aiguë (EPOA) après une chirurgie maculaire en France entre 2006 et 2016 et d’identifier les facteurs associés.

Les procédures de chirurgie maculaire effectuées en France entre janvier 2006 et octobre 2016 ont été identifiées dans le PMSI par les codes CCAM BGPA002 pour la chirurgie de membrane épirétinienne et BGFA005 pour la chirurgie de trou maculaire. L’EPOA était définie par la présence d’un diagnostic d’endophtalmie (codes CIM10 H440 ou H441) lors d’une hospitalisation survenant dans les 42jours postopératoires. L’association entre EPOA et indication chirurgicale, période, combinaison à une chirurgie de la cataracte, antécédent de chirurgie de la cataracte, âge et sexe a été analysée par régression de Poisson multivariée.

Du 1^er janvier 2006 au 31 octobre 2016, 152 034 chirurgies maculaires ont été enregistrées. La fréquence de l’EPOA était de 0,25 % dans l’ensemble (soit 381 cas), 0,30 % pour la chirurgie de membrane épirétinienne et 0,14 % pour la chirurgie de trou maculaire. La chirurgie de membrane épirétinienne était associée à une EPOA par rapport à la chirurgie de trou maculaire (ratio de taux d’incidence ajusté [IRR]=2,24 ; IC95 %=[1,62–3,11]). Pour la chirurgie de membrane épirétinienne, la période 2010–2011 était associée à un risque plus élevé d’EPOA (IRR=1,66 ; IC95 %=[1,13–2,42]).

La fréquence d’EPOA après chirurgie maculaire était de 0,25 % en France entre 2006 et 2016 et deux fois plus élevée pour la chirurgie de membrane épirétinienne que pour la chirurgie de trou maculaire. Pour la chirurgie de membrane épirétinienne uniquement, la fréquence d’EPOA était plus élevée en 2010–2011 (passage à la vitrectomie transconjonctivale).