Suivi à cinq ans d’une cohorte d’un million de patients ayant initié un traitement antidépresseur en 2011 - 28/02/20
Résumé |
Introduction |
Les traitements par médicaments antidépresseurs sont souvent arrêtés précocement. Les résultats des études naturalistes concernant les corrélats d’un arrêt précoce sont contradictoires : complications psychiatriques plus fréquentes pour les unes, moins fréquentes pour les autres. Ces divergences pourraient correspondre au fait qu’un traitement≥6 mois recouvre deux situations opposées : traitement poursuivi car efficace et bien toléré ; traitement changé car inefficace ou mal toléré.
Méthodes |
Grâce aux données du Système national des données de santé (SNDS), 998 710 patients ayant commencé un traitement antidépresseur en 2011 ont été suivis pendant cinq ans. Les variables indépendantes étaient le nombre de délivrances la 1ère année et, en cas de six délivrances ou plus, le nombre de traitements (molécules ou combinaison de molécules) différents délivrés. Les covariables étaient le sexe, l’âge, la spécialité du premier prescripteur, l’utilisation de médicaments anxiolytiques, la présence d’une comorbidité non psychiatrique. Des modèles de survie de Cox (décès censurés) ont mesuré l’association des variables indépendantes avec la survenue dans les cinq années suivantes des événements suivants : prise d’un traitement antidépresseur, arrêt de travail prolongé pour cause psychiatrique, tentative de suicide, hospitalisation psychiatrique.
Résultats |
Avoir reçu au moins six délivrances la 1re année (versus une seule) était associé les cinq années suivantes à un risque augmenté de prise d’antidépresseur dans les cinq ans (HR [IC95 %] : 3,87 [3,84–3,90]), d’arrêt de travail pour cause psychiatrique (1,71 [1,64–1,78]), de tentative de suicide (2,09 [1,99–2,20]) et d’hospitalisation psychiatrique (2,10 [2,06–2,15]). Parmi les personnes ayant reçu au moins six délivrances, avoir reçu trois traitements différents ou plus la 1re année (versus un seul) était associé les cinq années suivantes à un risque augmenté de prise d’antidépresseur (1,11 [1,09–1,12]), d’arrêt de travail pour cause psychiatrique (1,47 [1,36–1,59]), de tentative de suicide (2,39 [2,21–2,59]) et d’hospitalisation psychiatrique (2,13 [2,06–2,20]).
Discussion/Conclusion |
Pour interpréter la signification clinique d’un traitement antidépresseur prolongé dans le SNDS, le nombre de traitements antidépresseurs différents reçus est à prendre en compte.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Antidépresseur, Délivrances, Étude observationnelle, SNDS
Plan
Vol 68 - N° S1
P. S24 - mars 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.