Alcool et durée de séjour en chirurgie, analyse des données du Programme de médicalisation des systèmes d’information du CHU de Rennes - 28/02/20
Résumé |
Introduction |
La consommation excessive d’alcool représente un enjeu majeur de santé publique par ses lourdes conséquences sanitaires, sociales et économiques. C’est l’une des premières causes d’hospitalisation, mais peu d’études ont étudié son impact sur les séjours de chirurgie. Afin de mieux comprendre les singularités des séjours de chirurgie de patients avec une consommation excessive d’alcool pour améliorer leur prise en charge, notre étude a pour objectif de mesurer l’impact de l’alcool sur les séjours chirurgicaux au CHU de Rennes.
Méthodes |
Les données recueillies sont issues du PMSI MCO 2018. Ont été analysés les séjours avec nuitées comportant un acte classant de chirurgie, pour des patients âgés d’au moins 16 ans, hospitalisés en 2018 au CHU de Rennes. La variable d’intérêt regroupant les séjours avec alcool a été définie selon la présence en DP, DAS ou DR de codes CIM-10 correspondant aux troubles mentaux et du comportement liés à l’alcool ou à des maladies causées par une consommation d’alcool élevée. Les groupes avec et sans alcool ont été comparés par des analyses univariées, la durée moyenne de séjour a été analysée à partir d’un modèle linéaire généralisé afin de mesurer l’impact de l’alcool sur la durée des séjours avec ajustement sur les facteurs de confusion.
Résultats |
Au total, 14 353 séjours ont été analysés dont 484 séjours avec alcool. Les patients avec alcool sont plus fréquemment des hommes, sont plus jeunes, sont plus souvent hospitalisés après un passage au SAU et sortent moins souvent au domicile. Les comorbidités sont plus sévères et les marqueurs de vulnérabilité sociale plus fréquents. Les durées moyennes et médianes de séjour sont allongées en analyse univariée, et également en analyse multivariée.
Discussion/conclusion |
Notre étude a permis de montrer l’impact significatif de l’alcool sur les durées de séjour en chirurgie à pathologie, sévérité et vulnérabilité sociale égales. L’ensemble de ces facteurs doit être pris en compte lors de la prise en charge des patients en chirurgie.
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Vol 68 - N° S1
P. S47 - mars 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.