Le Tour de France (TDF) rassemble chaque année en juillet plus de 10 millions de spectateurs le long des routes exposés à de fortes chaleurs. L’objectif de cette étude était de déterminer si le passage du TDF était associé à une augmentation du nombre de patients admis pour des pathologies liées à la chaleur dans les services d’urgences situés à proximité du tracé du TDF.

Nous avons conduit une étude rétrospective à partir des données nationales extraites des résumés de passages aux urgences des établissements situés à proximité des étapes du TDF en 2016 et 2017. Pour chacun des services d’urgences concernés, nous avons comparé le nombre de patients admis pour pathologies liées à la chaleur le jour de passage du TDF avec un jour contrôle dans le même service, apparié sur le « Heat Index » (indice de chaleur ressentie) et la saisonnalité (mois de juillet et août).

Au total, 34 étapes du TDF correspondant à 6041 kilomètres de routes et 30 343 patients admis dans 240 services d’urgences ont été analysés. Il n’y avait pas de différence concernant le nombre d’admissions par jour aux urgences les jours de passage du TDF pour des pathologies liées à la chaleur par rapport aux jours contrôles, que ce soit parmi tous les patients (3,2 versus 3,4, p-value=0,640) ou uniquement ceux résidant à proximité des urgences (2,7 versus 2,7, p-value=0,671). De même, aucune différence n’était observée pour l’analyse des étapes avec une température maximale supérieure à 30°C Celsius et pour l’analyse des admissions toutes pathologies confondues.

L’exposition à la chaleur durant le TDF n’augmentait pas le risque de pathologie liée à la chaleur nécessitant un recours aux soins d’urgence. Parmi les explications possibles à ce résultat, nous pouvons citer le rôle des services de premiers secours lors de la course et la bonne adhérence des spectateurs aux mesures de prévention.