Risque de prématurité et exposition précoce aux anti-inflammatoires non stéroïdiens - 28/02/20
Résumé |
Introduction |
Peu d’études ont exploré le risque de prématurité induit par les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), alors que la prématurité constitue un facteur de risque majeur de morbidité et de mortalité post-natales. Le but de cette étude était d’évaluer le risque de naissance prématurée associé aux AINS, en mettant l’accent sur l’exposition précoce des mères (période depuis la conception jusqu’à 22 semaines d’aménorrhée [SA]).
Méthodes |
Nous avons fait une étude de cohorte rétrospective à partir des données du Système national des données de santé (SNDS). Ont été incluses toutes les grossesses survenues entre janvier 2012 et décembre 2014, chez des femmes âgées de 15 à 45 ans et ayant donné lieu à une naissance vivante survenant après 22 SA. Nous avons exclu les grossesses multiples, celles pour lesquelles des anti-inflammatoires ont été administrés après 22 SA et celles pour lesquelles le chaînage mère–enfant était impossible. Au total, 1 598 330 grossesses ont été incluses. La prématurité était définie comme une naissance avant 37 SA. Nous avons également étudié les accouchements extrêmement prématurés (<28 SA), modérés (28 à 31 SA) et tardifs (32 à 36 SA).
Résultats |
L’exposition précoce des femmes enceintes à des AINS non sélectifs est associée à un risque significativement accru de prématurité, quelle que soit la gravité de celle-ci (extrême : ORa=1,76 [1,54 ; 2,00], modérée : ORa=1,28 [1,17 ; 1,40], tardive : ORa=1,08 [1,05 ; 1,11]). Inversement, l’exposition précoce aux inhibiteurs sélectifs de la COX-2 n’augmente pas le risque de naissance prématurée, pas plus que les agents biologiques utilisés seuls. Le risque de prématurité diffère selon l’AINS, il est accru en cas d’exposition à l’une des molécules suivantes : kétoprofène, flurbiprofène, nabumétone, étodolac, indométhacine.
Discussion/Conclusion |
L’utilisation des AINS non sélectifs au cours des 22 premières semaines de la grossesse est associée à un risque accru de prématurité. Les différences entre les AINS devront être confirmées. Ces résultats peuvent aider à affiner les recommandations en matière de santé publique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Grossesse, Prématurité, Anti-inflammatoires non stéroïdiens, SNDS
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Vol 68 - N° S1
P. S5 - mars 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.