En France, les hospitalisations longues en psychiatrie (HLpsy) font souvent débat mais il n’existe aucune définition nationale validée. Un seuil de 292 j était communément admis mais, à l’heure du virage ambulatoire, celui-ci semble dépassé. Depuis 2015, l’ATIH a mené des travaux pour définir et analyser les HLpsy. Cette étude présente l’évolution des HLpsy en France entre 2015 et 2018.

Les données du recueil d’informations médicalisé en psychiatrie (RIM-P) 2014–2018 ont été utilisées. Le périmètre retenu est celui de l’hospitalisation à temps plein (HTP) adulte. Tous les patients adultes avec au moins une journée en HTP ont été inclus. Leur consommation de soins à temps plein sur l’année précédant leur dernier jour d’HTP (année glissante) a été analysée à l’aide des données de chaînage. Les épisodes de soins (EDS) à temps plein des patients ont été reconstitués en concaténant les HTP espacées de≤7 j. La durée d’un EDS est égale à la somme des journées de présence de chaque HTP qui le compose. Pour décrire les HLPsy, quatre seuils ont été fixés (90 j, 180 j, 270 j et 365 j). Pour un seuil donné, un patient est considéré en HLpsy si au moins l’un de ses EDS a une durée supérieure ou égale au seuil.

En 2018, les patients en HLpsy avec au moins un EDS≥90 j,≥180 j,≥270 j et≥365 j représentaient respectivement 13 %, 4 %, 2 % et 1 % des patients en HTP et 42 %, 20 %, 12 % et 5 % des journées d’HTP. La part des patients en HLpsy pour tous les seuils est stable entre 2015 et 2018. En revanche, la part des journées d’HTP consommées augmente de +1 à +3 points selon le seuil. Entre 43 % et 52 % des patients HLpsy avaient un diagnostic de schizophrénie. Cette part augmente avec le seuil.

Les HLpsy concernent peu de patients mais beaucoup de journées en HTP. Ces éléments sont importants à considérer, en particulier dans le cadre de la réforme du financement de la psychiatrie.