Exposition résidentielle aux radiations ionisantes naturelles et risque de tumeurs cérébrales chez l’enfant - France 2000–2012 - 28/02/20
Résumé |
Introduction |
Les radiations ionisantes à fortes doses constituent un facteur de risque établi de tumeur cérébrale (TC) chez l’enfant, mais l’effet des faibles doses reste discuté. En particulier, les six études sur l’association entre les radiations ionisantes d’origine naturelle (RIN, radiations gamma et radon) et les TC de l’enfant ne sont pas concordantes. L’objectif de cette étude écologique était d’étudier l’association entre les niveaux de RIN en France et l’incidence des TC de l’enfant globalement et par sous-type morphologique.
Méthodes |
Les 5471 cas de TC, diagnostiqués sur 2000–2012 en France métropolitaine, étaient issus du Registre national des cancers de l’enfant. Les niveaux communaux d’exposition ambiante aux RIN ont été fournis par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Ils ont été estimés en combinant dans un modèle géostatistique un grand nombre de mesures et des informations géologiques finement cartographiées. L’exposition cumulée depuis la naissance a également été estimée, ainsi que la dose totale de RIN reçue au cerveau. Les variations des ratios standardisés d’incidence (IRR) en fonction de l’exposition aux RIN ont été modélisées par régressions de Poisson.
Résultats |
Globalement, il n’y avait pas d’association entre l’incidence des TC et les niveaux de radiations gamma ou de radon (IRR=1,03 [0,98 ; 1,09] pour 50 nSv/h ; IRR=1,02 [0,96 ; 1,07] pour 100Bq/m3, respectivement). Une association positive entre les expositions aux rayons gamma et les astrocytomes pilocytiques était suggérée (IRR=1,12 [1,00 ; 1,24] pour 50 nSv/h). Une tendance positive était également retrouvée en considérant le niveau d’exposition cumulée aux RIN et la dose reçue au cerveau. Aucune association n’était observée pour les autres sous-types de TC. L’ajustement sur des indicateurs sociodémographiques à l’échelle communale ne modifiait pas les résultats.
Conclusion |
Cette étude, d’une grande puissance statistique, et bénéficiant de données de grande qualité (exhaustivité du RNCE, expositions estimées finement), est la première à suggérer une association positive entre le niveau de RIN et les astrocytomes pilocytiques chez l’enfant.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Étude écologique, Cancers de l’enfant, Tumeurs cérébrales, Radiation ionisante naturelle
Plan
Vol 68 - N° S1
P. S8-S9 - mars 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.