Association entre hypoxémie nocturne et incidence de cancer chez les patients suivis pour un syndrome d’apnée obstructive du sommeil : étude des données de la cohorte Sommeil des Pays de la Loire - 28/02/20
Résumé |
Introduction |
Les études en population clinique ont montré des résultats hétérogènes concernant l’association entre le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) et le cancer. Notre objectif est de déterminer si l’incidence du cancer est associée à la sévérité du SAOS et aux indices d’hypoxémie nocturne.
Méthodes |
L’étude est réalisée sur les données de la cohorte multicentrique sur le syndrome d’apnées obstructives du sommeil des Pays de la Loire, dont les patients ont été enquêtés pour suspicion de SAOS de 2007 à 2015, appariées aux données du programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI). Le critère de jugement principal de l’étude correspond à « toutes les tumeurs malignes » codés de C00 à C97. L’estimation des courbes de survie avec la méthode de Kaplan–Meier et des risques proportionnels de Cox ont été utilisés pour évaluer l’association entre l’incidence du cancer, les catégories de sévérité du SAOS et les indices d’hypoxémie nocturne. Les valeurs manquantes ont été imputées à l’aide d’une méthode d’imputation multiple.
Résultats |
Après un suivi médian [intervalle interquartile] de 5,8 [3,8 à 7,8] années, 718 patients sur 8748 (8,2 %) ont reçu un diagnostic de cancer après inclusion dans la cohorte sommeil. Les tests du log-rank non-ajustés montrent une association entre l’incidence du cancer et l’augmentation de la gravité du SAOS (p<0,0005) et de l’hypoxémie nocturne (p<0,0001 pour le pourcentage nocturne avec une saturation en oxygène<90 % [T90]). Après ajustement sur l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle, le tabagisme, la consommation d’alcool, le diabète, l’hypertension, l’état matrimonial, la catégorie professionnelle, le type d’enregistrement du sommeil et le site de l’étude, seul le T90 reste associé à une incidence de cancer (hazard ratio ajusté [95 % de confiance intervalle] : 1,39 [1,10–1,77] pour T90≥13 % versus<0,01 % ; p=0,001).
Discussion/Conclusion |
En conclusion, la sévérité de l’hypoxie nocturne mesurée par T90 est indépendamment associée à l’incidence du cancer dans cette large cohorte multicentrique de patients étudiés pour suspicion de SAOS.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Syndrome d’apnée obstructive du sommeil, Hypoxie intermittente, Cancer
Plan
Vol 68 - N° S1
P. S9 - mars 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.