Le cancer primitif du foie (CPF) est une cause majeure de mortalité au monde. Plusieurs facteurs de risque, souvent évitables, dont les hépatites virales B (VHB) et C (VHC) chroniques lui sont associés, plus particulièrement au carcinome hépatocellulaire (CHC). L’objectif de l’étude était de développer des algorithmes d’identification des patients diagnostiqués pour VHB ou VHC parmi les nouveaux cas de CPF et d’en mesurer leur fréquence.

Les bases de données du PMSI, ALD, pharmacie et biologie du Système national des données de santé (SNDS) ont été utilisées. À l’aide de l’identifiant anonyme individuel commun, les informations des nouveaux cas de CPF diagnostiqués en 2017 ont été chaînées avec celles des cas diagnostiqués pour VHB ou VHC de 2005 à 2017.

En métropole, 11 657 nouveaux cas de CPF ont été identifiés en 2017. L’âge moyen au diagnostic était de 69,9 ans. Le sexe ratio homme/femme était 2,7. Le diagnostic d’hépatite virale chronique a été recoupé dans au moins deux sources de données pour 51 % et 69 % des cas de VHB et VHC. Parmi les cas de CPF, 2048 (17,6 %) avaient un diagnostic d’infection chronique par le VHB (n=627, soit 5,4 %) ou le VHC (n=1421, soit 13,7 %). La fréquence de l’infection chronique par le VHB ou le VHC chez les cas de CHC (n=7693) était de 1822 (23,7 %). Parmi les cas avec un diagnostic d’hépatite virale chronique, la co-infection VHB-VHC était identifiée chez 12,8 % des cas de CPF (262/2048) et de CHC (234/1822).

À notre connaissance, cette étude est la première en France à utiliser les données du SNDS pour mesurer la part du VHB et du VHC associée au CPF. Dans un contexte où l’Organisation mondiale de la santé préconise, d’ici 2030, l’élimination des hépatites virales perçues comme une menace majeure pour la santé publique, les bases du SNDS qui couvrent l’ensemble du territoire national et qui sont rapidement disponibles et mobilisables constituent des sources intéressantes de suivi des fréquences et tendances des causes virales du CPF en France.