Les lymphœdèmes des membres sont responsables de l’augmentation de volume d’un ou plusieurs segments d’un ou plusieurs membres. Ils sont d’origine primaire, touchant essentiellement les membres inférieurs, et secondaires après traitement de cancer comprenant curage ganglionnaire et/ou radiothérapie, touchant les membres supérieurs (sein) ou inférieurs (cancers pelviens, mélanome). L’évaluation du volume est l’étape essentielle pour apprécier la sévérité du lymphœdème puis l’efficacité des traitements lors du suivi au long cours de cette maladie chronique.

Les mesures périmétriques prises avec des repères identiques sont nécessaires pour confirmer le diagnostic mais restent insuffisantes pour apprécier l’efficacité du traitement. La volumétrie à eau est encore considérée à ce jour comme la technique de référence. Sa mise en œuvre n’est pas simple car elle demande du matériel, du personnel, du temps et surtout une standardisation (définition de la hauteur mesurée, température constante de l’eau). Cette méthode est peu utilisée en pratique courante au profit de mesures volumétriques estimées par calcul. Les mesures périmétriques prises à intervalles réguliers (tous les 5 ou 10cm) permettent de calculer un volume en millilitre par assimilation des segments de membres à des troncs de cônes (ou de cylindres avec une formule différente) : h(C²+Cc+c²)/12π où C est la grande circonférence du cône, c la petite, et h l’intervalle entre deux mesures. Cette méthode est très fiable et reproductible aux membres supérieurs et inférieurs mais ne prennent pas en compte les extrémités (pied, main) pour lesquelles des formules plus complexes peuvent être utilisées. La volumétrie inversée est une variante de cette technique. La SFL a proposé de prendre comme repère « 0 », le pli du coude au membre supérieur et la pointe de la rotule au membre inférieur, avec un intervalle de 5cm au membre supérieur et de 10cm au membre inférieur. Des techniques automatisées (infrarouge, scanner laser) permettent de mesurer aussi le volume avec une bonne reproductibilité. Les perspectives reposent surtout sur la volumétrie 3D avec des caméras spécifiques et des applications connectées sur tablettes ou smartphones.