Le diagnostic clinique de lymphœdème est habituellement facile. L’analyse de la composition tissulaire de l’œdème est plus complexe. À côté des techniques de mesures de circonférence et de volumétrie de membres (technique de référence), des techniques d’imagerie ont été développées comme l’impédancemétrie (ou bio impédance électrique) et le calcul de la constante diélectrique tissulaire (ou permitivité tissulaire). Le lymphœdème primaire ou secondaire, notamment après cancer du sein, se traduit initialement par des augmentations parfois subtiles de liquides dermiques et hypodermiques responsables à moyen terme, en l’absence de traitement spécifique, de l’apparition d’une fibrose cutanée et d’augmentation du tissu adipeux. L’impédancemétrie mesure la résistance des tissus biologiques par l’envoi d’un courant de faible intensité. Cette technique, encore réservée à la recherche, permet essentiellement de détecter de façon précoce la présence de liquide et d’estimer son importance dans le compartiment extracellulaire. De même, il est possible de calculer la constante diélectrique tissulaire qui décrit la réponse d’un tissu biologique à une stimulation par des champs électriques, généralement de 300MHz. Elle permet une analyse fine des phénomènes tissulaires actifs en mesurant la teneur en eau du derme chez les patients atteints de lymphœdème.

Ces examens simples peuvent être combinés et être utiles dans la surveillance des patients à risque de lymphœdème et sa détection précoce, notamment du membre supérieur après traitements de cancer du sein. Ils pourraient avoir également une place dans la surveillance de l’efficacité des traitements du lymphœdème comme le drainage lymphatique manuel, les bandages peu élastiques ou l’exercice physique. Ces deux méthodes fiables, sensibles, sont des outils d’évaluation quantitatifs pour le diagnostic et le suivi de patients à risques et atteints de lymphœdème. Leur place, leur standardisation et leur intérêt doivent encore être précisés par des études spécifiques.