Selon certaines études la mortalité au cours de la NAFLD (Non Alcoholic Fatty Liver Disease) ou stéatopathie métabolique est liée plus aux maladies cardiovasculaires qu’à ses complications hépatiques. L’objectif de notre travail était de vérifier la relation entre cette hépatopathie et l’index de pression systolique (IPS) qui est à la fois un bon outil de dépistage de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) et un marqueur fiable du risque cardiovasculaire.

Étude prospective cas-témoins appariés selon le sexe et l’âge, qui a porté sur des patients non diabétiques âgés entre 30 et 70 ans. Un bilan clinique et biologique a été réalisé pour tous les patients. La stéatose hépatique était diagnostiquée par échographie. Tous les participants ont bénéficié de la mesure de l’index de pression systolique à la cheville par un Doppler de poche de marque Dopplex® et d’un échodoppler artériel du tronc supra aortique. Un IPS ≤0,9 était considéré comme pathologique. Les analyses statistiques étaient effectuées grâce au logiciel SPSS 21.0 (IBM).

Deux cent treize patients NAFLD âgés en moyenne de 48,5±10,14 ans (100 hommes/113 femmes) ont été appariés à 213 témoins. Le syndrome métabolique (SM) était plus fréquent chez les NAFLD que chez les témoins, quels que soient les critères utilisés (IDF 2005 ou ATPIII) (p<0,001). L’IPS bas (<0,90) était noté chez 24 (11 %) patients NAFLD vs 8 (3,8 %) chez les témoins (p<0,001). L’âge moyen de ces patients était de 48,83±8,6 ans avec une prédominance féminine (20 patientes). 62,5 % rapportaient une dyslipidémie à l’interrogatoire, 70,8 % un syndrome métabolique selon l’IDF et 12,5 % (3/24) d’entre eux étaient des fumeurs actifs. Aucun cas de médiacalcose n’a été enregistré. En analyse multivariée les facteurs qui sortent associés indépendamment à la stéatose : l’IPS bas, la présence de dyslipidémie à l’interrogatoire, la présence de plaque d’athérome carotidienne et la CRP élevée.

Les résultats de notre étude montrent une association significative entre la NAFLD et l’IPS bas ce qui témoigne probablement du risque vasculaire élevé de cette catégorie de patients.