Depuis une dizaine d'années, dans le champ des pathologies psychiatriques, l'intégration de la qualité de vie liée à la santé est apparue comme un critère de jugement important. L'utilisation de ces mesures, au moyen de questionnaires standardisés reposant sur le point de vue des patients, s'est largement développée. Cependant, chez les patients souffrant de schizophrénie, l'existence de troubles cognitifs et en particulier mnésiques est souvent évoquée comme une limite au recours à ces autoquestionnaires. Nous proposons dans cette étude préliminaire, portant sur 53 sujets schizophrènes, de vérifier l'existence et l'intensité d'un lien entre les troubles de la mémoire, en particulier épisodique, et l'auto-évaluation de la qualité de vie, après avoir pris en compte les principaux facteurs de confusion. Les troubles mnésiques sont appréciés à l'aide de la BEM 84. La qualité de vie est évaluée à partir de la S-QoL. Les résultats obtenus ne montrent pas de corrélation entre l'efficience mnésique et la qualité de vie subjective : qu'ils présentent des troubles sévères ou peu sévères, les patients apprécient les répercussions de la maladie sur les différents domaines de leur qualité de vie de manière tout à fait similaire. Cependant, une majorité de patients pouvant être considérés comme déficitaires sur la base d'une évaluation complète neuropsychologique, en particulier des fonctions attentionnelles et exécutives, il conviendra de vérifier l'influence de l'ensemble des troubles cognitifs sur l'appréciation de la qualité de vie subjective des patients.

For the past few years, in the field of psychiatric disorders, measurements of subjective quality of life are integrated as an important criterion of judgment. The use of standardized questionnaires, based on the patients point of view has become widespread. However, in schizophrenic patients, cognitive impairment, and notably memory, is often advanced as a limit to the use of the self-reported questionnaires.

In this preliminary study, we investigated in 53 schizo-phrenic patients, the impact of memory impairment, specifically the episodic memory, on quality of life, taking into account confounding sociodemographic and clinical factors. The memory was assessed using the BEM 84. The patientʼs subjective quality of life was assessed by the self-reported questionnaire S-QoL.

No correlation was found between memory efficiency and quality of life level : patients with severe and non-severe impairment scored all the S-QoL domains similarly.

However, the majority of schizophrenic patients could be considered as deficient on a wide assortment of neuropsychological evaluations, in particular in the attention and executive functions. The influence of the whole cognitive impairment on quality of life must be confirmed.