Automutilation des organes génitaux externes chez l’homme - 19/03/20
Male genital self-mutilation: A case series
pages | 7 |
Iconographies | 5 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Introduction |
L’automutilation génitale est un phénomène rare qui survient souvent sur un terrain psychotique. Son diagnostic est clinique et sa prise en charge implique une action coordonnée des urologues et des psychiatres.
Matériels et méthode |
Nous rapportons une série monocentrique rétrospective de 14 cas d’automutilation génitale (verge et testicules), colligés de janvier 2000 à mai 2019. À côté de la prise en charge psychiatrique et selon le type de lésions nous avons réalisé des réimplantations de verge, des urétrostomies cutanées, des ligatures hémostatiques de cordon spermatique, des ablations d’anneaux. Les réimplantations de verge ont été faites sans microscope ni loupe grossissante et sur la base uniquement d’une anastomose terminoterminale des corps érectiles et de l’urètre. Une abstinence sexuelle a été indiquée pour 6 semaines.
Résultats |
La moyenne d’âge de nos malades était de 31,5 ans. Nous avons répertorié dix cas de section de verge dont deux incomplètes, deux cas de strangulation de verge par un anneau métallique, une plaie isolée du gland et trois cas d’ablation des testicules dont deux qui étaient associées à une section de verge. Nous avons réalisé en première intention : 5 réimplantations de verge, 5 urétrostomies cutanées, 2 ablations d’anneaux de strangulation et 3 ligatures hémostatiques du cordon spermatique. Trois malades réimplantés ont eu des suites opératoires immédiates assez satisfaisantes : 2 malades ont bien cicatrisé avec de bonnes sensibilités péniennes, tandis que qu’un malade a présenté une perte de la sensibilité cutanée pénienne. Les deux autres malades par contre ont présenté à j1 une nécrose du moignon réimplanté ayant nécessité une amputation et urétrostomie cutanée. Également, une nécrose de la verge strangulée a été observée dans un cas et a également nécessité un deuxième temps opératoire avec une amputation de la verge nécrosée et une urétrostomie cutanée. Un malade est décédé à j7 par autolyse. À distance, la fonction sexuelle et urinaire des malades réimplantés n’a pu être évalué car perdus de vue. Seuls quelques malades ayant bénéficié d’une urétrostomie cutanée ont été revus aux consultations de suivi. Et avec un recul moyen de 3 ans, aucun trouble fonctionnel urinaire n’a été retrouvé chez eux.
Conclusion |
La prise en charge de l’automutilation génitale nécessite une coordination entre urologue et psychiatre. Avec nos conditions les résultats sont mitigés et la réimplantation pénienne devrait se faire idéalement sous microscope avec un chirurgien expérimenté. Toutefois elle peut être tentée tant que se peut, avec l’éventualité de faire une urétrostomie dans un second temps en cas d’échec. Le pilier de la prise en charge de ces malades réside toutefois dans un bon équilibre psychiatrique car ceux-ci ne sont pas à l’abri d’une récidive ou d’une autolyse.
Niveau de preuve |
3.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Introduction |
Genital self-mutilation is a rare phenomenon that often occurs on a psychotic ground. Its diagnosis is clinical and its management involves a coordinated action of urologists and psychiatrists.
Materials and method |
We report a retrospective monocentric series of 14 cases of genital self-mutilation (penis and testicles), collected from January 2000 to May 2019. In addition to psychiatric care and according to the type of lesions, we performed implantations of penis, cutaneous urethrostomies, hemostatic ligature of spermatic cord, ablation of rings. The implantations of the penis were done without microscope or magnifying glass and on the basis only of an end-to-end anastomosis of the erectile bodies and the urethra. Sexual abstinence was indicated for 6weeks.
Results |
The average age of our patients was 31.5years. We have identified ten cases of penis section including two incomplete, two cases of strangulation of penis by a metal ring, an isolated wound of the glans and three cases of testicular ablation, two of which were associated with a section of penis. We performed as first line: 5 penis reimplantation, 5 cutaneous urethrostomy, 2 ablation of strangulation rings and 3 hemostatic ligature of the spermatic cord. Three reimplanted patients had fairly satisfactory immediate operating suites: 2 patients healed well with good penile sensitivities, while one patient presented with a loss of penile skin sensitivity. The other two patients, on the other hand, presented on D1 a necrosis of the reimplanted stump, requiring an amputation and cutaneous urethrostomy. Also, necrosis of the strangulated penis was observed in one case and also required a second operating time with an amputation of the necrotic penis and a cutaneous urethrostomy. One patient died on D7 by autolysis. From a distance, the sexual and urinary function of reimplanted patients could not be assessed because they were lost to follow-up. Only a few patients who received a skin urethrostomy were seen at follow-up consultations. And with an average follow-up of 3years, no functional urinary disorder was found in them.
Conclusion |
The management of genital self-harm requires coordination between urologist and psychiatrist. With our conditions the results are mixed and penile reimplantation should ideally be done under a microscope with an experienced surgeon. However, it can be attempted as long as possible, with the possibility of making an urethrostomy in the second time in case of failure. The pillar of care for these patients, however, lies in a good psychiatric balance because they are not immune to recurrence or autolysis.
Level of evidence |
3.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Organes génitaux externes masculins, Automutilation, Troubles psychologiques, Réimplantation pénienne, Urétrostomie périnéale
Keywords : Male external genitalia, Self-mutilation, Psychological disorders, Penile reimplantation, Urethrostomy
Plan
Vol 30 - N° 3
P. 172-178 - mars 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?