Balance bénéfice/risque à 2 ans de la corticothérapie postnatale chez les enfants nés entre 24 et 29 semaines d’aménorrhée ayant un risque élevé de dysplasie bronchopulmonaire : cohorte EPICE - 19/03/20
Résumé |
Contexte |
La corticothérapie postnatale (CPN) est utilisée chez le grand prématuré pour réduire l’évolution vers la dysplasie bronchopulmonaire (DBP) malgré les effets secondaires auxquels ce traitement expose, notamment neurologiques. Certains auteurs ont suggéré que la balance bénéfice/risque de la CPN pourrait être favorable chez les enfants ayant un risque initial élevé de développer une DBP. Notre objectif était de comparer le développement neurologique à deux ans d’âge corrigé des patients traités par CPN avec les patients non traités selon leur risque initial de DBP.
Matériel et méthode |
Les patients inclus faisaient partie de la cohorte européenne EPICE et étaient nés entre 24 et 29 semaines d’aménorrhée (SA). Nous avons élaboré un modèle de prédiction du risque de DBP qui était appliqué à 14jours de vie. Nous avons ensuite évalué la capacité discriminante et la bonne calibration de ce modèle. Trois groupes de risque de DBP ont ainsi pu être définis. Nous avons comparé le développement neurologique moteur et cognitif à deux ans d’âge corrigé des patients traités par CPN par rapport à celui des patients non traités dans la population globale puis en les distinguant selon leur groupe de risque de DBP. Les facteurs de confusion liés à la gravité respiratoire et neurologique des patients étaient pris en compte dans un score de propension.
Résultats |
Un total de 3662 patients nés entre 24+0 et 29+6SA et vivants à 14jours de vie étaient inclus dans notre travail. Parmi eux, 25% ont développé une DBP. Huit variables étaient retenues dans notre score de prédiction de la DBP. L’AUC de notre modèle de prédiction était de 0.82 avec une bonne calibration. Dans la population globale, à deux ans d’âge corrigé, les patients traités par CPN présentaient plus d’anomalies de la motricité globale après pondération inverse sur le score de propension (OR=1.77, IC95% [1.13;2.77], p=0.013). Cette différence était significative, même dans le groupe à haut risque de DBP (OR=1.89, IC95% [1.07;3.33], p=0 .028). Nous n’avons pas observé de différence de développement cognitif chez les patients traités par CPN par rapport aux non traités.
Conclusion |
Nos résultats vont à l’encontre de l’hypothèse d’une balance bénéfice/risque positive de la CPN dans le groupe à risque plus élevé de DBP.
Éthique |
Approbation par le comité d’éthique de chaque centre participant à la cohorte EPICE, avis favorable du CCTIRS et autorisation de la CNIL en France.
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Vol 3 - N° 1
P. 104 - mars 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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