Les graisses alimentaires : amicales ou inamicales ? - 21/03/20
Dietary fats: Friends or foes?
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Résumé |
Les multiples facettes des graisses alimentaires méritent mieux que l’expéditive sentence : « Absence de preuves n’est pas preuve d’absence ». Dans l’alimentation habituelle des consommateurs adultes, le pourcentage des calories lipidiques est à peu près égal à celui des calories fournies par les glucides. Toutefois, la part des lipides et des glucides dans l’alimentation reste discutée, laissant la porte largement ouverte à toutes les dérives spéculatives : régimes appauvris en glucides (low-carb) et exagérément enrichis en lipides et protides ou, à l’inverse, régimes exagérément riches en glucides et trop pauvres en lipides et protides. Les seules recommandations précises concernent les acides gras saturés dont l’apport devrait être inférieur à 10 % de l’apport énergétique total, et les acides gras trans industriels dont les apports devraient être aussi faibles que possible. En dépit de leur importance physiologique et physiopathologique, plusieurs variétés de lipides font l’objet de débats. Parmi eux, nous avons sélectionné le cholestérol et les acides gras monoinsaturés (MIS), car deux méta-analyses récentes ont apporté des informations intéressantes sur leur impact en termes de risque d’évènements cardiovasculaires et de décès quelle qu’en soit la cause. La première a démontré que tout incrément de 300mg dans l’apport quotidien en cholestérol est associé à une augmentation de risque allant de 17 à 18 % pour les deux types d’évènements que nous venons de mentionner. La deuxième méta-analyse a établi que l’effet bénéfique des acides gras MIS est présent quand ils sont apportés sous forme d’huile d’olive extra vierge. Ainsi, quand on préconise un régime avec 20 à 25 % de l’énergie totale sous forme d’acides gras MIS, il convient de se baser sur une alimentation de type méditerranéen avec une supplémentation en huile d’olive non raffinée, ce qui en pratique correspond à une cuillerée à soupe pour tout apport énergétique de 700 kcalories. De manière plus générale, il convient de souligner que notre capacité à évaluer les effets bénéfiques ou indésirables des différentes catégories de graisses alimentaires reste encore limitée en raison des difficultés liées à l’obtention d’études nutritionnelles bien conçues et bien conduites.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
The multiple features of dietary fats worth better depicting than the following laconic sentence: “absence of evidence is not evidence of absence”. The usual healthy eating patterns of people are characterized by equivalent distribution between calories from fats and carbohydrates. However, the ideal respective percentages remain a subject of an endless debate, leaving the way wide open to all sorts of speculative drifts towards either low-carb diets with high fat content or, by contrast, high-carb diets with low-fat and protein contents. The key recommendations consist to consume less than 10% of calories per day from saturated fats and to avoid industrial trans fatty acids a much as possible. Despite the physiological importance of monounsaturated fats and the pathophysiological concern with cholesterol, their average intakes remain questionable. However, two recent meta-analyses were undertaken to gain new insights into their impact on clinical outcomes including the risks for all-cause mortality and adverse cardiovascular events. The first study has demonstrated that any daily incremental intake of 300mg from cholesterol is associated with 17 and 18% increases in the two aforementioned clinical outcomes, respectively. The second meta-analysis has established the beneficial impact of dietary enrichments with monounsaturated fats, especially with those from extra-virgin olive oils. Consequently, the prescription of diets providing 20 to 25% of the total daily energy intake as monounsaturated fats should be based on a Mediterranean dietary pattern using supplementations with unrefined olive oils. In practice, this objective can be achieved with one soup spoon for any energy intake of 700 kcalories. From a more general point of view, it should be mentioned that, due to the difficulties for achieving well-designed and well-conducted interventional trials in nutrition, we are still in the search for uncontroversial studies aimed at evaluating all the potential beneficial or harmful effects of the different categories of dietary fats.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Graisses alimentaires, Bénéfices et inconvénients
Keywords : Dietary fats, Benefits and disadvantages
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Vol 14 - N° 2
P. 114-125 - mars 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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