Dans le cadre de leur activité professionnelle, les sapeurs-pompiers sont exposés à de nombreux polluants, avec des conséquences sanitaires significatives, comme le montrent les études épidémiologiques. L’objectif de ce travail était d’évaluer quantitativement l’impact sanitaire de l’exposition aux fumées pour les sapeurs-pompiers de Paris et d’estimer les bénéfices potentiels d’un nouveau mode d’action permettant de modifier l’exposition, l’attaque d’atténuation.

Nous avons tout d’abord établi la liste des polluants présents dans les fumées, et estimé les concentrations sur feux en France de 4 polluants majeurs. Puis nous avons déterminé la durée d’exposition vie entière sans appareil respiratoire isolant dans un centre de secours parisien type. En nous appuyant sur des études récentes, nous avons estimé comment des attaques d’atténuation modifieraient ces expositions. Enfin, nous avons utilisé l’approche d’Évaluation Quantitative des Risques Sanitaires (EQRS) pour quantifier les risques associés à l’exposition aux fumées des sapeurs-pompiers de Paris, avec et sans attaques d’atténuation.

L’EQRS prédit un excès de risque de cancer individuel moyen de 3,7/100 000, se traduisant par un total de 0,18 cas de cancer en excès attendus chez l’ensemble des 4786 sapeurs-pompiers de Paris exposés aux fumées d’incendie. Pour les effets toxiques non cancérigènes, le quotient de danger calculé est largement supérieur à 1 pour plusieurs polluants. L’attaque d’atténuation, qui conduit à une diminution des concentrations, permet de réduire le nombre de cancers en excès attendus et les quotients de danger d’environ un tiers, sans pour autant permettre de faire passer les quotients de danger en dessous de 1.

Des préconisations pour diminuer les risques sanitaires liés à l’exposition aux fumées d’incendie sont nécessaires. Ces préconisations doivent être facilement applicables et les plus simples possibles. De nouveaux modes d’extinction, tels que l’attaque d’atténuation pourraient s’avérer une piste intéressante.

As part of their daily jobs, firefighters are exposed to many pollutants, with significant health consequences, as underlined by recent epidemiological studies. The aim of the present study was to quantitatively assess the risks of smoke exposure for the health of Paris firefighters and to determine the potential benefits a new mode of action, the transition attack, could have by altering the patterns of exposure.

We first established a list of pollutants contained in smoke, and assessed the concentration of four major pollutants in fires in France. Secondly, we determined the lifetime exposure without individual breathing apparatus during the postoperative period and on the way back to the station in a typical Paris fire station. Based on recent studies, we then assessed the level of reduction in this exposure duration that could be obtained by the implementation of fire transitional attacks. Finally, using a Quantitative Health Risk Assessment approach, we quantified the short and long-term health impact of Paris firefighter exposure to smoke with and without a transitional fire attack.

We predicted an average individual excess of cancer risk of 3.7/100 000, ultimately resulting in 0.18 excess cancer cases in the total population of the 4786 firefighters of Paris exposed to fire smoke. For non-cancer toxic effects, the hazard quotient was well above 1 for several pollutants. Transitional fire attacks allowed to reduce the concentration of pollutants and thus reduce the expected cancer rate, as well as cut down by three the hazard quotients. Nevertheless, the global hazard quotient remained above 1.

New prevention measures are needed in order to reduce the health risks associated with smoke exposure. These measures must be practical and the simplest possible. Innovative firefighting approaches, such as the transitional fire attacks, could lead to positive results.