En EHPAD, repérer les petits mangeurs et adapter leur alimentation : quel impact sur la prise alimentaire et l’état nutritionnel ? - 11/05/20
RENESSENS
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Des pesées alimentaires ont montré que 83 % des personnes âgées vivant en Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) ne mangent pas suffisamment pour couvrir leurs besoins nutritionnels. Ce résultat va de pair avec une prévalence élevée de la dénutrition en EHPAD – 20 à 68 % selon des études récentes. L’objectif de l’étude était de proposer aux résidents une offre alimentaire adaptée à leurs capacités d’ingestion afin de couvrir leurs besoins nutritionnels.
Matériel et méthodes |
Une étude clinique de 6 mois a été réalisée dans 2 EHPAD comparables, l’un contrôle (n=43 ; 72 % de femmes ; 69–105 ans ; âge moyen 89 ans) et l’autre expérimental (n=57 ; 77 % de femmes ; 67–100 ans ; âge moyen 88 ans). Dans l’établissement expérimental, une intervention en 4 volets a été mise en place :
– sensibilisation du personnel aux enjeux de l’alimentation chez la personne âgée ;
– identification des petits mangeurs (relevés alimentaires de 24h) ;
– réunions de concertation avec le personnel pour définir les actions à mener pour améliorer la prise en charge nutritionnelle des petits mangeurs ;
– formation des cuisiniers et révision du plan alimentaire pour proposer des plats enrichis et améliorer l’appétence des plats mixés.
Afin d’évaluer l’impact de l’intervention, des relevés alimentaires et des évaluations du statut nutritionnel (MNA, poids, IMC, bilan sanguin) ont été réalisés à 0 et 6 mois dans les deux groupes.
Résultats et analyse statistique |
Les résultats montrent une amélioration significative du statut nutritionnel des résidents du groupe expérimental par rapport au groupe contrôle au regard de la variable préalbumine (p<0,05). La mise en place de l’intervention a permis de stabiliser la prise calorique et protéique des résidents atteints de dénutrition modérée alors que ces apports ont eu tendance à diminuer chez les résidents atteints de dénutrition modérée dans le groupe contrôle (−16 % ; p<0,10). Enfin, le dépistage de la dénutrition a permis la mise en place d’enrichissements et/ou de supplémentations chez les résidents atteints de dénutrition sévère, ce qui s’est traduit par une augmentation des prises caloriques et protéiques (+16 à 22 % ; p<0,05).
Conclusion |
Cette étude souligne l’importance d’évaluer l’état nutritionnel de façon systématique en EHPAD afin de proposer une prise en charge adaptée aux résidents souffrant de dénutrition. Cette étude montre également qu’une intervention associant formation du personnel, dialogue entre personnel soignant et personnel de cuisine ainsi qu’enrichissement de l’alimentation (augmentation de la densité nutritionnelle des plats servis aux résidents sans augmenter la taille des portions) permet de prévenir la dénutrition en EHPAD.
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Vol 34 - N° 1
P. 23 - avril 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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