Téléconsultation en nutrition artificielle: de nouvelles perspectives pour les acteurs de soins - 11/05/20
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Dans le cadre de la nutrition artificielle et en accord avec les recommandations de l’assurance maladie [1 ], notre équipe a souhaité développer une consultation de télémédecine en partenariat avec les patients, les aidants, et les prestataires de santé. Nous présentons un bilan à 7 mois.
Matériel et méthodes |
La téléconsultation était proposée aux patients sous nutrition artificielle vus en consultation classique. Un seul médecin de l’équipe testait le processus. En l’absence de matériel de communication dédié, les téléphones portables (médecin et prestataires) étaient utilisés avec WhatsApp. Les téléconsultations étaient mises en place 2jours par semaine, toutes les 30minutes et adaptées à la « tournée » des prestataires. Les personnes présentes à la téléconsultation étaient obligatoirement le patient, le prestataire, le médecin prescripteur et selon les circonstances, l’aidant et l’infirmière libérale. Aucun document n’était échangé pendant la téléconsultation. Un courrier était ensuite dicté et la cotation effectuée.
Résultats et analyse statistique |
Du 23/01/2019 au 02/09/2019, 32 patients participaient, d’âge moyen de 65,5 ans (extrême, 51–83). Il n’était observé aucun refus de participation. L’origine géographique des patients était l’Hérault (n=15), le Gard (n=11), les Pyrénées Orientales (n=2), la Lozère (n=2), le Tarn (n=2). 31 patients étaient sous nutrition entérale et un sous nutrition parentérale. Les pathologies concernées étaient des tumeurs d’origine tête et cou (n=19), œsophage (n=6), pancréas (n=3), lymphome (n=1), rectum (n=1), poumon (n=1). Une atteinte aspergillaire concernait un patient. Parmi les 32 patients, 14 bénéficiaient d’une seconde téléconsultation, et 5 d’une troisième. Onze patients stoppaient leur nutrition entérale au cours de cette étude: deux patients décédés (évolution de la maladie néoplasique), un patient avec relais par de la nutrition parentérale pour carcinose péritonéale, et 8 patients chez qui la nutrition artificielle n’était plus indiquée. Parmi ces 8 patients, 6 patients étaient porteurs d’une gastrostomie et la retiraient eux-mêmes à domicile. La téléconsultation était valorisée par les codes spécifiques TC+MCS (Majoration Coordination des Soins)=23€+5€. Les principaux inconvénients étaient l’absence d’examen physique, des problèmes ponctuels de connexion et la ponctualité parfois difficile à respecter. Les principaux avantages étaient l’absence de déplacement du patient et l’évaluation nutritionnelle complète apportée par le prestataire.
Conclusion |
La téléconsultation est parfaitement adaptée au suivi de la nutrition artificielle à domicile. La place du prestataire est totalement novatrice dans ce processus. Pour le médecin prescripteur, la présence d’un professionnel de la nutrition optimise et sécurise la consultation. Cependant, en l’absence d’examen physique, la place du médecin traitant est probablement à redéfinir.
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Vol 34 - N° 1
P. 42 - avril 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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