Évolution de la prescription de nutrition artificielle au CHRU de Brest de 2014 à 2018 - 11/05/20
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
À l’hôpital, la dénutrition touche environ 40 % des patients. Il est parfois nécessaire d’avoir recours à la nutrition artificielle (NA) pour son traitement. La nutrition entérale (NE) doit être envisagée en première intention si le tube digestif est fonctionnel. L’objectif principal de notre étude était de décrire l’évolution de la prescription de NA comprenant la NE et la nutrition parentérale (NP) dans les services de Médecine et Chirurgie adulte au CHRU de Brest sur 5 années. Nous avons aussi décrit l’évolution du dépistage de la dénutrition et celle de la durée moyenne de séjours (DMS) des patients dépistés dénutris.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude monocentrique et observationnelle. Nous avons colligé la totalité des poches de NP et NE délivrées et administrées dans 50 services du CHRU de Brest de 2014 à 2018. Nous les avons convertis en nombre de dose définie journalière (DDJ) pour pouvoir faire une comparaison valide de leur prescription respective. Une DDJ correspond à une journée d’hospitalisation avec une prescription de 1500kcal de NA.
Résultats et analyse statistique |
La prescription de NE en 2014 représentait 36,8 % de la prescription de NA soit un nombre de DDJ de 8037 (Tableau 1). En 2018, elle représentait 45,3 % de la prescription de NA, soit un nombre de DDJ de 10349. On observe une amélioration de prescription de NE de 8,4 % entre 2014 et 2018. La prescription de NP est restée globalement majoritaire puisqu’elle représentait 63,2 % de la NA en 2014 avec un nombre de DDJ de 13824 et 54,7 % en 2018 avec un nombre de DDJ de 12621. On observe une diminution de 8,4 % de la prescription de NP entre 2014 et 2018. Pendant 5 ans, la NE est restée majoritairement prescrite dans les services de Réanimation et d’ORL et devenue majoritaire dans les services de Pneumologie en 2018 avec un nombre de DDJ de 494 soit 54 % de la NA contre un nombre de DDJ de 448 soit 45,7 % en 2017. Par ailleurs, la diminution de la prescription de NP a permis de faire une économie estimée à environ 100 500 euros. D’autre part, le dépistage de la dénutrition s’est amélioré avec 3450 patients dépistés dénutris en 2014, soit 7 % du nombre total de patients et 4078 patients dépistés dénutris, soit 14,3 % en 2018. Les services où le dépistage de la dénutrition était le plus important et en progression sont les services de Nutrition, d’Oncologie et d’Hépato-gastro-entérologie. La DMS de la totalité des patients étudiés était en moyenne de 3,5jours et celle des patients dépistés dénutris était en moyenne de 12,1jours soit 3,4 fois plus importante.
Conclusion |
On observe une tendance à la majoration de la prescription de NA au CHRU de Brest ces 5 dernières années au profit de la prescription de NE. Nous notons également une amélioration globale du dépistage de la dénutrition. Ce sont 2 des missions du CLAN qui sont mises en lumière. En effet, corriger un état de dénutrition en administrant une NA adaptée permet de diminuer la durée et le coût d’une hospitalisation.
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Vol 34 - N° 1
P. 43 - avril 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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