État nutritionnel des patients admis dans des services de chirurgie programmée adulte : estimation des besoins en vue d’un programme de réhabilitation préopératoire - 11/05/20
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La dénutrition préopératoire augmente le risque de complications postopératoires (retard de cicatrisation, ré intervention) et la durée moyenne d’hospitalisation. Une prise en charge nutritionnelle adaptée et précoce des patients est indispensable en préopératoire. Or, le dépistage de la dénutrition et la mise en place d’une réhabilitation nutritionnelle préopératoire sont encore faiblement réalisés malgré les fortes recommandations nationales et internationales (SFNCM, ESPEN, ERAS). L’objectif principal était d’évaluer l’état nutritionnel préopératoire des patients admis dans des services de chirurgie adulte pour une intervention programmée.
Matériel et méthodes |
Dans cette étude observationnelle, nous avons réalisé, sur une période de 4 semaines par service, un dépistage de l’état nutritionnel en préopératoire et des facteurs de risque de dénutrition lors d’une hospitalisation programmée ; les patients admis en urgence ont été évalués séparément. L’étude a été réalisée dans les services de chirurgie vasculaire, thoracique, orthopédique, plastique, cardiaque, maxillo-faciale, stomatologique, urologique et digestive. Le dépistage a été réalisé par une diététicienne, avec les critères de l’HAS (poids, taille, indice de masse corporelle, variation de poids, évaluation de la prise alimentaire, albumine). Les patients étaient répartis en 5 catégories : pas de dénutrition, risque de dénutrition, dénutrition légère, dénutrition modérée et dénutrition sévère.
Résultats et analyse statistique |
Sur l’ensemble des services étudiés, 1049 patients ont été admis et 811 (77 %) ont pu être étudiés, parmi lesquels 396 patients (48,8 %) non dénutris, 132 (16,3 %) à risque de dénutrition, 105 (12,9 %) en dénutrition légère, 100 (12,3 %) en dénutrition modérée, 78 (9,6 %) en dénutrition sévère. Au total, 29,2 % étaient à risque de dénutrition ou en dénutrition légère et 21,9 % des patients étaient en dénutrition modérée à sévère. La majorité (57,2 %) des patients étaient hospitalisés pour une chirurgie programmée. Dans ce contexte, en moyenne sur l’ensemble des services, seulement 51 % des patients ne présentaient pas de dénutrition, 19 % à risque de dénutrition justifient d’une intervention brève pour prévenir l’aggravation et 30 % à différents stades de dénutrition seraient éligibles pour un programme de réhabilitation préopératoire.
Conclusion |
Selon les recommandations actuelles pour la chirurgie programmée, près d’un patient sur trois devrait bénéficier d’une réhabilitation nutritionnelle préopératoire et idéalement multimodale. Cette prise en charge nécessiterait des ressources humaines dédiées multidisciplinaires et une organisation spécifique dans le cadre d’une unité ambulatoire.
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Vol 34 - N° 1
P. 46 - avril 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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