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La consommation pendant deux mois d’un pain enrichi en mix de fibres modifie la composition du microbiote intestinal et améliore le profil lipidique et d’insulino-sensibilité chez les sujets à risque cardiométabolique - 11/05/20

Doi : 10.1016/j.nupar.2020.02.262 
H. Ranaivo 1, , S. Guilly 2, M. Sothier 1, L. Van Den Berghe 1, S. Lambert-Porcheron 1, N. Feugier-Favier 1, E. Blond 1, I. Dussous 3, L. Roger 3, C. Béra-Maillet 4, H. Roume 2, N. Galleron 2, N. Pons 2, E. Le Chatelier 2, D. Ehrlich 2, M. Laville 1, J. Doré 2, J.-A. Nazare 1
1 Centre de recherche en nutrition humaine Rhône-Alpes, univ-Lyon, CarMeN Laboratory, université Claude-Bernard Lyon1, hospices civils de Lyon, CENS, FCRIN/FORCE Network, Pierre-Bénite 
2 INRA, Metagenopolis, Jouy-en-Josas 
3 Bridor, Rennes 
4 INRA, Micalis, Jouy-en-Josas, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction et but de l’étude

Le syndrome métabolique est associé à une faible richesse bactérienne du microbiote intestinal. Il a été démontré qu’une intervention alimentaire de courte durée permettait de rétablir partiellement cette richesse du microbiote intestinal et améliorait en parallèle le profil cardiométabolique (CM). Notre objectif est de déterminer comment une intervention nutritionnelle simple, utilisant un produit de consommation courante le pain pourrait par l’augmentation de l’apport en fibres (quantité et diversité) moduler le microbiote intestinal, le profil lipidique et l’insulino-sensibilité chez les sujets à risque CM.

Matériel et méthodes

Pour cette étude en double aveugle randomisée en cross-over, 39 sujets à risque CM (obésité abdominale) et présentant une faible consommation de fibres (<20g/j et<7 aliments riches en fibres/j) ont consommé pendant 8 semaines 150g/j de pain standard (5,6g de fibres) ou de pain enrichi (16,4g mix de 7 fibres) avec 4 semaines de wash-out. Avant et après chaque intervention, les facteurs de risque CM ont été étudiés, des échantillons de selles ont été prélevés et l’analyse du microbiote réalisée par métagénomique shot-gun.

Résultats et analyse statistique

Les sujets à risque CM présentaient à l’inclusion, une richesse bactérienne plus faible en comparaison à une cohorte de référence de sujets sains. L’intervention avec le pain enrichi en fibres n’a pas modifié la richesse en gènes du microbiote intestinal mais l’abondance relative de certaines espèces a été modifiée: diminution significative de Bacteroides vulgatus (p<0,001) et augmentation significative de Parabacteroides distasonis (p<0,00001), Fusicatenibacter saccharivorans (p<0,0001) et Clostridiales (p=0,04). En comparaison au pain standard, la consommation du pain enrichi en fibres était associée à une diminution significative du cholestérol total (−0,26mmol/L; −5 %; p=0,02), LDL (−0,20mmol/L; −6 %, p=0,01) ainsi qu’une amélioration de 21 % de la sensibilité à l’insuline (HOMA: −0,69mUI/L vs +0,15mUI/L; p=0,01). Ces améliorations étaient plus particulièrement marquées chez les sujets les plus à risque.

Conclusion

La consommation pendant deux mois d’un pain enrichi en un mélange de fibres sélectionnés a modifié l’abondance relative de certaines espèces bactériennes intestinales, en parallèle d’une amélioration significative du profil lipidique et de la sensibilité à l’insuline. L’augmentation de l’apport en fibres en termes de quantité et de diversité sous forme de pain spécifique pourrait être utilisé pour améliorer le profil CM.

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Vol 34 - N° 1

P. 49 - avril 2020 Retour au numéro
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