L’échelle analogique d’évaluation des prises alimentaires ne permet pas d’évaluer les ingesta ni de dépister la dénutrition chez les patients hospitalisés en gériatrie aiguë - 11/05/20
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Les apports énergétiques (AE) et protéiques (AP) insuffisants pendant l’hospitalisation contribuent aggravent l’état nutritionnel et sont associés à une surmortalité chez les patients âgés. L’utilisation d’une échelle analogique verbale (EVe) en 10 points ou visuelle (EVi) en portions sont des outils simples d’évaluation des prises alimentaires mais non validés chez les patients âgés hospitalisés.
Matériel et méthodes |
Nous avons recruté consécutivement 155 patients hospitalisés dans l’Unité de Gériatrie Aiguë (UGA) de 3 centres hospitaliers. L’état nutritionnel a été évalué à l’admission par l’IMC, la perte de poids, le MNA-SF, ou l’hypoalbuminémie (si CRP<15mg/l). Chaque patient a été invité à évaluer ses prises alimentaires avec l’EVe et l’EVi. Les ingesta ont été calculés sur la base d’un recueil alimentaire sur 3jours consécutifs (diagramme de portions). L’état cognitif a été évalué par le MMSE.
Résultats et analyse statistique |
Parmi les 155 patients (70 % de femme, âge moyen de 86 ans) 60 % étaient dénutris. En moyenne les AE et les AP quotidiens étaient de 1366kcal (22kcal/kg/j) et 55g (0,89g/kg/j) respectivement. Seul 14,9 % d’entre eux atteignaient les apports nutritionnels conseillés. L’EVe n’était pas corrélée avec les AE ni avec les AP, tandis que l’EVi était modestement corrélée avec les AE (ρ=0,212 p=0,009) et les AP (ρ=0,194 p=0,02). Les corrélations n’étaient pas améliorées chez les patients avec les meilleures fonctions cognitives (MMSE>23, n=69). La sensibilité, la spécificité, les valeurs prédictives positives et négatives pour le diagnostic de malnutrition étaient respectivement de 0,41, 0,58, 0,59 et 0,40 en considérant un score d’EVe<7 et respectivement de 0,51, 0,56, 0,63 et 0,43 en considérant un score d’EVi≤0,5 portions.
Conclusion |
A la différence des études menées chez l’adulte jeune, l’EVe et de l’EVi sont peu corrélées avec les apports nutritionnels et ont des performances diagnostic insuffisantes pour le dépistage de la dénutrition chez les patients âgés hospitalisés en UGA. Devant la très forte prévalence de la dénutrition dans cette population et des apports énergétiques largement insuffisants dans la grande majorité des cas, une supplémentation protéino-énergétiques pourrait être systématiquement proposée.
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Vol 34 - N° 1
P. 53 - avril 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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