Identification et impact de la sarcopénie chez les patients en surpoids et obèses avec un carcinome à cellules rénales localisé - 11/05/20
, D. Lachatre 2, A. Descazeaud 6, N. Tubiana-Mathieu 1, E. Deluche 1Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La sarcopénie est retrouvée chez les patients présentant un carcinome à cellules rénales localisé (CCR) et avec un poids normal. Il a été démontré que l’obésité sarcopénique pouvait jouer un rôle pronostique négatif dans la prise en charge du cancer. L’objectif de notre travail était: i) d’étudier la sarcopénie lors du diagnostic initial uniquement chez les patients présentant un excès de pondéral avec un CCR, ii) d’étudier l’impact de la sarcopénie sur l’évolution des patients.
Matériel et méthodes |
Les patients présentant un excès pondérale avec l’indice de masse corporelle (IMC) (un surpoids: 25≤IMC<30kg/m2ou une obésité: IMC≥30kg/m2) et un CCR localisé ont été inclus rétrospectivement. Les surfaces totales du muscle squelettique et du tissu adipeux ont été évaluées par tomodensitométrie computérisé en coupe L3 sur les scanners réalisés au diagnostic. Les patients ont été classés dans groupe sarcopénique ou non sarcopénique sur la base de leur index de masse musculaire squelettique (SMI) (seuil de 41,0cm2/m2chez les femmes et 53,0cm2/m2chez les hommes). La densité du muscle squelettique (SMD) a également été étudiée (faible si<31 unités de Hounsfield). Les tests statistiques utilisés étaient les test t de Student, du Chi2, et l’analyse de Kaplan–Meier pour la survie.
Résultats et analyse statistique |
Parmi les 100 patients inclus, 46 % étaient obèses et 42 % étaient sarcopéniques avant tout traitement. Le suivi médian était de 24,9 mois. Les patients atteints de sarcopénie étaient plus souvent des hommes (83,3 % vs 63,8 %, p=0,042), en surpoids (73,8 % vs 39,7 %, p=0,001) et plus âgés (68,5 ans vs 63,7 ans, p=0,03) que les autres patients. Le SMI au diagnostic n’avait pas impact sur la morbidité (infections, durée du séjour à l’hôpital), ni sur la survie globale ou sur la survie sans progression. Dans le groupe surpoids, les patients avec une faible SMD avaient une survie globale diminuée (42,6 mois vs 111,3 mois; HR=4,3, IC à 95 % [1,01–18,0], p=0,03).
Conclusion |
Dans notre étude, la sarcopénie était présente chez 42 % des patients présentant un excès de pondéral avec un CCR localisé. Une faible SMD avait un impact négatif sur la survie globale des patients en surpoids. Cette évaluation, simple et rapide, pourrait être effectuée au diagnostic et au cours du suivi à l’aide des scanners afin d’améliorer la prise en charge de ces patients.
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Vol 34 - N° 1
P. 60 - avril 2020 Retour au numéro
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