État nutritionnel des patients allogreffés entre 2007 et 2017 dans le service d’hémato-oncologie pédiatrique du CHU de Rouen et corrélation entre le support nutritionnel et les complications post-greffe - 11/05/20
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
L’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (HSCT) est un traitement curateur de nombreuses pathologies en hémato-immuno-oncologie pédiatrique. L’HSCT est source de complications pouvant mettre en jeu le pronostic vital et fonctionnel des patients. L’état nutritionnel des patients avant, durant et après la réalisation de l’HSCT a une influence sur leur survie mais aussi la survenue de ces complications. La dénutrition est définie par un IMC<3e percentile et l’obésité par un IMC>97e percentile, pour l’âge et le sexe. Un outil simple de suspicion de dénutrition en pédiatrie est le Dédé 2 qui permet de calculer l’indice de Waterlow au lit du patient. Durant l’HSCT, il faut surveiller très régulièrement le poids du patient afin d’évaluer la perte de poids qui a aussi un impact sur le devenir des patients.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude épidémiologique, observationnelle, descriptive, rétrospective et monocentrique dans le service d’hémato-immuno-oncologie pédiatrique du CHU de Rouen. Nous avons inclu les patients ayant reçu une HSCT dans le cadre d’une hémopathie maligne, d’une insuffisance médullaire, d’une aplasie médullaire ou d’une tumeur solide entre janvier 2007 et avril 2018. Nous avons recueilli l’état nutritionnel au diagnostic, lors de la réalisation de la greffe et au décours et le support nutritionnel instauré durant l’hospitalisation. Nous avons analysé la corrélation avec l’état nutritionnel et le support nutritionnel avec la survie et la survenue de complications post-greffe.
Résultats et analyse statistique |
Un total de 6,3 % des patients étaient dénutris lors de la réalisation de l’HSCT et 12,5 % étaient en obésité. À J100, 21,4 % des patients présentaient une perte de poids sévère (>10 % de leur poids de référence) et 32,9 % n’avaient pas perdu de poids. Nous n’avons pas mis en évidence de corrélation entre la dénutrition et la survie, ni avec la survenue de complications post-greffe. 80,2 % des patients ont eu un support nutritionnel au décours de l’HSCT dont 36,9 % par nutrition entérale (NE) seule, 24,6 % par nutrition parentérale (NP) seule et 38,5 % ont reçu une NE et une NP. Nous n’avons pas mis en évidence de corrélation significative entre le support nutritionnel et la survie mais il semble que la mise en place d’une NP soit associée au risque de décès, à un retard à la sortie d’aplasie et à une durée d’hospitalisation plus longue.
Conclusion |
La dénutrition, la perte de poids et le type de support nutritionnel ont des répercussions sur la survie au décours de l’HSCT et sur le risque de complications post-greffe. Il est recommandé d’avoir recours à une NE en première intention, malheureusement la NP est encore trop utilisée, par sa facilité de mise en place. Il est nécessaire de former les équipes à la pose et à l’utilisation d’une sonde naso-gastrique et de les convaincre du bénéfice d’une NE par rapport à une NP durant la prise en charge d’un enfant en hémato-immuno-oncologie et plus particulièrement lors de la réalisation d’une HSCT.
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Vol 34 - N° 1
P. 65 - avril 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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