La composition corporelle préopératoire est prédictive des résultats de la chirurgie de l’obésité : suivi de cohorte à 1 an dans un centre de référence - 11/05/20
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Environ 25 % des sujets opérés d’une chirurgie de l’obésité n’atteignent pas l’objectif d’une perte d’excès de poids (EWL) d’au moins 50 %. Les variables permettant de prédire le succès de chirurgie de l’obésité restent peu connues. Objectif principal : déterminer si la composition corporelle préopératoire était associée au succès de la chirurgie de l’obésité. Objectifs secondaires : déterminer l’évolution de la composition corporelle à un an en post-opératoire et de rechercher d’autres facteurs prédictifs de succès à 1 an de la chirurgie.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective incluant l’ensemble des patients suivis et opérés de Sleeve Gastrectomy (SG) ou Roux-en-Y Gastric Bypass (RYGBP) entre 2009 et 2015 dans notre centre. Les masse maigre, masse maigre sèche, masse grasse mesurées par bioimpédancemétrie (Bodystat 1500) ont été recueillies en pré-opératoire, à 3,6 et 12 mois, puis indexées à la taille (m)2. Les données anthropométriques, psychiatriques et les complications de l’obésité étaient recueillies en pré-opératoire, à 1 et 3 ans. Critère de jugement principal : succès de la chirurgie défini par perte d’excès de poids (EWL) ≥50 % à 1 an de la chirurgie. Analyse multivariée par régression logistique sur les variables associées à p>0,20 en analyse univariée.
Résultats et analyse statistique |
190 patients ont été inclus : 89 % femmes, 66 % RYGBP, 34 % SG, indice de masse corporelle (IMC) (moy.±DS), 44,5±6,9. L’échec de la chirurgie a été constaté chez 20,4 % des patients. L’EWL moyen était de 71,3 % à 1 an et 64,2 % à 3 ans. L’indice de masse grasse diminuait significativement à 1 an (préopératoire, 22,4±6,4 vs à 1 an, 12,2±6,7kg/m2, p<0,001). Aucune différence statistique n’était observée sur les indices de masse maigre (p=0,494) et de masse maigre sèche (p=0,234). En analyse univariée, les facteurs associés à un échec (négativement au succès) étaient le niveau de masse grasse, le diabète de type 2, l’hypertension artérielle (HTA), l’âge et la SG. En analyse multivariée, le niveau de masse grasse (odds ratio (OR)=0,97, intervalle confiance (IC) 95 %, 0,97 [0,94 ; 0,99], p=0,014), l’IMC (0,87 [0,81 ; 0,94], p<0,001), le diabète de type 2 (OR 0,29 [0,09 ; 0,90], p=0,046) et la SG (0,22 [0,08 ; 0,58], p=0,002) étaient associés à l’échec (négativement au succès). Aucune association n’était mise en évidence avec l’activité physique, le sexe, les antécédents psychiatriques, la dyslipidémie.
Conclusion |
Un niveau élevé de masse grasse, un IMC élevé, le diabète type 2, et la SG sont associés à l’échec de la chirurgie de l’obésité après un an de suivi. Le niveau de masse maigre n’était pas prédictif du succès de la chirurgie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 34 - N° 1
P. 83 - avril 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?