Corrélation entre insatisfaction corporelle et état nutritionnel chez les patients suivis pour un trouble du comportement alimentaire - 11/05/20
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Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Les troubles du comportement alimentaires (TCA) sont fréquemment associés à une insatisfaction corporelle élevée. Ce travail cherchait à analyser si une insatisfaction corporelle élevée était associée à une dénutrition plus importante au sein d’une population de jeunes patients.
Matériel et méthodes |
Il s’agissait d’une étude de cohorte rétrospective monocentrique. La population comportait 184 patients pédiatriques ou adultes jeunes (jusqu’à 20 ans inclus) consultant pour la première fois dans un centre de référence pour la prise en charge des TCA. Un bilan clinique et biologique complet, des mesures de la composition corporelle par absorptiométrie et une calorimétrie indirecte étaient réalisés pour tous les patients. L’insatisfaction corporelle était évaluée par le test des silhouettes de Stunkard (avec comparaison avec l’Eating Disorder Inventory-2, un test plus complet) et répartissait les patients en 2 groupes selon que l’écart entre la silhouette estimée actuelle et la silhouette souhaitée était inférieur ou égal/supérieur à 2 silhouettes. Les différents paramètres nutritionnels étaient ensuite comparés entre les 2 groupes. Le test-t de Student pour les variables quantitatives et le chi2 de Pearson pour les variables qualitatives ont été utilisés, avec un p<0,05 retenu comme significatif.
Résultats et analyse statistique |
La majorité des patients (122/184 soit 66,3 %) avait une insatisfaction corporelle élevée. La proportion de filles (91,7 % et 91,1 %) et l’âge moyen (15,9 ans et 16,1 ans) étaient similaires dans les 2 groupes. Il y avait plus de patients avec boulimie dans le groupe avec insatisfaction corporelle élevée (17,9 % vs 4,2 %, p<0,05). Les résultats au test des silhouettes étaient concordants avec ceux des sous-échelles correspondantes de l’EDI-2. Le groupe avec insatisfaction corporelle élevée paraissait moins dénutri que l’autre pour l’ensemble des indices cliniques (poids moyen : 49,5kg vs 42,1kg, p<0,05, indice de masse corporelle moyen : 18,5kg/m2 vs 15,8kg/m2, p<0,05, et chez les patients pédiatriques indice de Waterlow moyen : 97,5 % vs 83,3 %, p<0,05). La perte de poids en kg et en % était similaire. Il n’y avait pas de différences significatives concernant la prévalence des anomalies biologiques ou les modifications de la composition corporelle. La dépense énergétique de repos était significativement plus basse dans le groupe avec insatisfaction corporelle basse (77,8 % vs 83,6 %, p<0,05). Les carences en éléments traces et l’hypophosphorémie étaient les plus fréquentes des anomalies biologiques retrouvées. Les résultats étaient similaires dans l’analyse en sous-groupe au sein de la population anorexique seule (161 patients).
Conclusion |
La majorité des patients pédiatriques ou très jeunes adultes présentant un TCA type anorexie mentale ou boulimie avait une insatisfaction corporelle élevée. Celle-ci n’était pas corrélée à l’importance de la dénutrition, qui se manifestait principalement par une diminution des indices nutritionnels cliniques et des carences en éléments traces. Les patients ayant une insatisfaction corporelle moins élevée pourraient être ceux ayant atteint un poids plus bas que les autres les satisfaisant et ainsi un niveau de dénutrition plus sévère. Le test des silhouettes paraissait fiable pour l’évaluation de l’insatisfaction corporelle.
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Vol 34 - N° 1
P. 85-86 - avril 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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