Les indications de replantation de la main doivent prendre en considération l'état général du patient et lésionnel de la main traumatisée. S'il est communément admis que l'âge est un facteur limitant de la microchirurgie, les indications de replantation peuvent exceptionnellement être poussées très loin. L'auteur rapporte ici un cas d'amputation complète de la main droite par scie circulaire chez un droitier de 88 ans encore actif. La section transcarpienne était franche et l'état général jugé satisfaisant. Une replantation a été décidée après une concertation avec le patient, l'anesthésiste et le chirurgien. L'intervention a duré 6 h et la revascularisation eu lieu 5 h   après l'accident. Les suites ont été simples en dehors d'une infection nosocomiale superficielle qui a guéri sous antibiothérapie. Aucune reprise chirurgicale n'a été nécessaire et le patient n'a pas séjourné en réanimation. À presque 2 ans de recul, les pouls périphériques sont perçus, la main est chaude et bien colorée, avec une sensibilité de protection retrouvée dans le territoire du nerf médian. La mobilité intrinsèque est nulle et la mobilité extrinsèque limitée. Sur le plan fonctionnel, le patient peut écrire, bêcher son jardin et conduire sa voiture. L'analyse du cas clinique de ce présumé doyen des replantés de la main montre qu'il est possible de réimplanter une main à 88 ans avec un résultat fonctionnel utile. Lorsque les conditions locales et générales ne font courir aucun risque vital a priori, une replantation de la main même avec un résultat modeste restant encore préférable à une prothèse ou une allogreffe, quel que soit l'âge du patient.

Indications of hand replantation need to take into account the patient overall condition and assess the magnitude of the injury. Although elderly people are usually considered as a limiting factor for microsurgery, indications of replantation may sometimes be extended. The author reports the case of a complete right hand amputation by a circular saw in an active right-handed 88 year man. The trans-carpal section was clean and general condition of the patient was satisfying. It was decided with the patient consent and the anaesthetist and the surgeon to perform the replantation. The procedure was carried on during 6 hours and revascularization took place 5 h   after injury. Post-operative period has been easy, but superficial nosocomial wound infection appeared which recovered with antibiotic therapy. It was not necessary to reoperate and the patient did not stay in intensive care department. After almost a 2 years follow-up, peripheral pulses were present, and the hand was warm and well coloured. Poor sensibility was found in median nerve area. Intrinsic motion was missing and extrinsic range of motion was weak. From a functional point of view, the patient was able to write, to dig his garden, and to drive his car. Analysis of this supposed hand replanted senior case report demonstrates that, when general and local conditions are safe, a hand replantation, even with a poor result, may be better than a prosthesis or an allograft, whatever the age of the patient.