Bien que considérée comme une émotion de base, le dégoût a reçu peu d’attention des recherches issues de la psychologie des émotions par rapport à d’autres émotions comme la peur ou la tristesse.

Résultats de la littérature De nombreuses données empiriques et expérimentales suggèrent pourtant que le dégoût joue un rôle déterminant non seulement dans notre capacité à nous adapter à notre environnement mais aussi dans le maintien et le développement de certains états psychopathologiques comme les troubles obsessionnels compulsifs. L’objectif de cet article est de présenter, selon une approche épistémologique béhavioriste et cognitiviste, une revue narrative des données de la littérature concernant le construit du dégoût, notamment dans ses deux dimensions fondamentales que sont la propension au dégoût et la sensibilité au dégoût. Une première partie sera consacrée à l’acquisition du dégoût dans le cadre de l’apprentissage évaluatif et pavlovien, nous décrirons ensuite en détail les outils d’évaluation disponibles dans la littérature permettant d’en évaluer les différentes dimensions, puis nous aborderons le continuum de l’expérience de dégoût allant du dégoût normal au dégoût pathologique et ciblerons particulièrement son rôle dans les obsessions dysfonctionnelles de contamination et de détresse émotionnelle.

Si, d’un point de vue théorique, la compréhension des mécanismes sous-jacent des réactions de dégoût pathologique s’améliore, les propositions de prises en charge permettant d’atténuer ces réactions restent rares. Des pistes nouvelles de prises en charge seront décrites afin de permettre le développement d’interventions psychologiques empiriquement fondées.

La reconnaissance d’influences émotionnelles allant au-delà de l’anxiété dans le trouble obsessionnel compulsif découle de l’importance fondamentale d’une approche dimensionnelle de la psychopathologie et la soutien. Les données accumulées suggèrent que l’inclusion du dégoût dans les modèles théoriques du trouble obsessionnel compulsif, en particulier dans le TOC de contamination, pourront ainsi améliorer notre compréhension et le traitement de ce trouble.

Although considered a basic emotion, disgust has received little attention from research from the psychology of emotions compared to other emotions such as fear or sadness.

Many empirical and experimental data suggest, however, that disgust plays a determining role not only in our ability to adapt to our environment but also in the maintenance and development of certain psychopathological states such as obsessive-compulsive disorders. The purpose of this article is to review the literature on the construct of disgust, including its two basic dimensions of disgust and disgust. A first part will be dedicated to the acquisition of disgust in the framework of evaluative and Pavlovian learning, we will then describe in detail the assessment tools available in the literature allowing to evaluate the different dimensions, then we will address the continuum. Experience of disgust, from normal disgust to pathological disgust, and will particularly target its role in dysfunctional obsessions of contamination and emotional distress.

If, from a theoretical point of view, the understanding of the underlying mechanisms of pathological disgust reactions improves, the proposals for treatment to mitigate these reactions are rare. New approaches to care will be described to allow the development of empirically based psychological interventions.

The recognition of emotional influences beyond anxiety in obsessive-compulsive disorder (OCD) stems from the fundamental importance of a dimensional approach to psychopathology and support. The accumulated data suggest that the inclusion of disgust in the theoretical models of OCD, in particular those with contamination concern, will thus improve our understanding and treatment of this disorder.