L’exposition des enfants de 0 à 6 ans aux écrans digitaux nomades (smartphones et tablettes) augmente et inquiète. Cette revue de la littérature internationale se donne pour but de faire le point sur cette consommation, et ses effets sur le développement psycho affectif de l’enfant, en y incluant certains aspects du développement psychomoteur et du développement cognitif. Elle met à jour que cette consommation demeure faible par rapport celle de la télévision, hormis dans les milieux les plus défavorisés, mais qu’elle vient s’ajouter et non se substituer aux consommations d’écrans précédentes. Quatre aspects apparaissent importants à prendre en compte : 1) la consommation des écrans digitaux nomades par les enfants eux-mêmes 2) l’usage interactif ou non qu’ils en font 3) l’existence ou non d’un accompagnement parental 4) et enfin l’interposition de l’écran digital dans la relation parents-enfants lorsque les parents les utilisent en présence de leurs jeunes enfants. Les usages que les jeunes enfants font des supports digitaux nomades sont évalués sur un plan quantitatif, mais mal spécifiés sur un plan qualitatif : font en particulier défaut des données sur l’utilisation interactive ou non interactive de l’outil digital (qui peut être utilisé comme une mini télévision portative), l’existence d’un accompagnement parental, les contenus. De sorte que l’évaluation des effets de la consommation porte souvent sur l’exposition globale, tous écrans confondus, sans qu’il soit possible de distinguer le rôle respectif des usages interactifs ou non interactifs. Pourtant l’interactivité semble ouvrir la voie vers des usages plus qualitatifs pour les tout-petits, qui sont grandement renforcés par l’accompagnement parental. Enfin les interruptions dans la relation parents-enfants liées à l’utilisation par les parents de dispositifs technologiques de communication en présence de leurs jeunes enfants soulèvent des questions concernant le bien-être émotionnel, le développement psycho affectif des enfants, et également leur sécurité. Ce phénomène est désigné par le terme de « technoférence parentale » et ses effets sont de plus en plus étudiés.

Exposure of children aged 0-6 to digital nomadic devices (smartphones and tablets) is increasing and worrisome. This international literature review attempts to take stock of this use and its effects on the child's emotional psycho-development, including some aspects of the psychomotor development and cognitive development. It shows that this consumption remains low compared to that of television, except in the most disadvantaged circles, but that it is added and not substituted for the consumption of previous screens. Four aspects are important to consider: 1) the consumption of digital nomadic devices by children 2) their interactive or not interactive use of those devices 3) the existence or not of parental accompaniment 4) and finally the interposition of the digital screen in the parents-children relationship when parents use them in the presence of their young children. The uses that young children make of digital nomadic devices are evaluated quantitatively, but poorly specified qualitatively: particularly there is a lack of data on interactive or non interactive use of the digital tools (which can be used as a mini television, for watching cartoons or videos), the existence of parental accompaniment, and the contents. Consequently the evaluation of the effects of consumption often concerns the overall exposure, all screens combined, without making it possible to distinguish the respective role of interactive or non-interactive uses. Yet interactivity seems to pave the way for more qualitative uses for toddlers who are greatly enhanced by parental accompaniment. Finally the interruptions in the relationship between parents and children related to the use by parents of technological communication devices in the presence of their young children raises questions about emotional well-being, the children's emotional psycho-development as well as their safety. This phenomenon is called “parental technoference” and its effects are becoming increasingly studied.