Les troubles neurologiques fonctionnels constituent un ensemble hétérogène de manifestations cliniques allant de la paralysie aux mouvements anormaux en passant entre autre par les crises non épileptiques psychogènes. Ils constituent un motif courant de recours aux services de psychiatrie de liaison. Néanmoins, malgré leur fréquence élevée le diagnostic de ces troubles reste parfois compliqué pour les praticiens peu habitués à les rencontrer. Ils sont également fréquemment associés à d’autres troubles psychiques tels que les épisodes dépressifs caractérisés, les troubles anxieux ou encore les troubles de la personnalité. L’occurrence de ces comorbidités soulève la question de l’utilisation éventuelle d’échelles psychométriques pour simplifier la vie du clinicien dans le cadre de la suspicion diagnostique de trouble neurologique fonctionnel.

Historiquement, les troubles neurologiques fonctionnels ont été rattachés aux troubles de la personnalité – nul ne peut oublier le réflexe quasi sous-cortical de la « conversion hystérique ». Au sein des évaluations psychométriques, les traits de personnalité occupent de ce fait une place de choix, grâce à l’existence de nombreuses échelles, pour lesquelles nous bénéficions maintenant d’un recul important, tant en population générale qu’au sein d’une population de sujets atteints de troubles psychiques.

Nous essayerons de voir si certains traits de personnalité apparaissent de façon prédominante chez les patients avec des troubles neurologiques fonctionnels comparativement à la population générale. Nous nous attacherons par la suite à définir si certains éléments peuvent apporter un nouvel argument pour le clinicien afin de poser le diagnostic de trouble neurologique fonctionnel plus sereinement.