Troubles neuro-développementaux chez les enfants exposés aux antidépresseurs in utero ? Que pouvons-nous dire aux femmes enceintes ? - 29/05/20
Résumé |
La dépression en période prénatale est relativement fréquente (15 %). Non ou insuffisamment traitée, elle peut entrainer des complications maternelles, obstétricales mais également des effets à long terme sur le cerveau fœtal avec une vulnérabilité accrue aux troubles neuro-développementaux [1].
Malgré une prise en charge avant tout psychothérapeutique, les cliniciens font de plus en plus souvent face à la question de l’introduction ou de l’arrêt des traitements antidépresseurs pendant la grossesse.
Plusieurs études ont suggéré un risque accru de troubles neurodéveloppementaux, notamment troubles du spectre autistique et TDAH, chez les enfants exposés aux antidépresseurs in utero [2]. Ces résultats ont été largement repris dans les médias, et ont parfois conduit à un message pour l’arrêt des antidépresseurs durant la grossesse.
D’un autre côté, des éditoriaux ont été publiés afin de nuancer ces résultats et attirer l’attention sur les potentiels effets délétères de l’arrêt des antidépresseurs chez les femmes enceintes.
Les antidépresseurs pendant la grossesse entraînent-ils une vulnérabilité accrue aux troubles neuro-développementaux ? Que pouvons-nous dire aux femmes enceintes ?
Les récents travaux suggèrent le possible rôle de facteurs confondants, dont notamment la pathologie maternelle en elle-même, dans l’apparition de troubles neuro-développementaux [3]. Nous présenterons les différentes données publiées dans le domaine et discuterons les possibles liens entre le trouble maternel et son évolution, l’exposition aux antidépresseurs in utero et le développement de l’enfant, dans le contexte de la recherche actuelle, notamment les résultats autour de l’épigénétique.
La prévention de la dépression durant la grossesse se doit d’être un objectif important. Chaque prescription doit donner lieu à une balance bénéfice-risque individuelle.
Il semble donc nécessaire, au vu de l’impact d’une dépression non traitée sur l’enfant et sur la femme, de proposer le traitement médicamenteux aux épisodes dépressifs sévères, et de privilégier, logiquement, une approche psychothérapique seule pour les autres.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Antidépresseurs, Autisme, Exposition in utero, grossesse, Neuro-développement, TDAH
Vol 1 - N° S
P. S107 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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