La grossesse chez les femmes présentant une psychose chronique n’est plus exceptionnelle et on estime que plus de 50 % d’entre elles auront des enfants. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la schizophrénie représente la 8^ème cause d’incapacité chez les 15-44 ans. Elle peut entrainer un retard de prise en charge, des complications obstétricales et néonatales, des manifestations psychotiques puerpérales, des difficultés dans le lien mère-enfant, des troubles du neuro-développement chez l’enfant. L’OMS définit ces enfants comme des enfants à haut risque. On estime que près de 50 % d’entre eux ne seront pas élevés par leur mère. Comment élaborer un projet de soins ?

Les acteurs du soin en périnatalité sont de plus en plus confrontés au suivi des femmes présentant une psychose chronique et à la problématique d’arrêter, de poursuivre ou d’introduire un psychotrope pendant la grossesse.

Quels antipsychotiques prescrire pendant la grossesse ? Les risques liés à la pathologie maternelle, et les risques tératogènes, néonataux et neuro-développementaux liés à l’utilisation des psychotropes doivent être évalués et chaque prescription doit donner lieu à la discussion détaillée de la balance bénéfice-risque pour chaque mère et chaque enfant [1].

La prise en charge doit être discutée en pluridisciplinarité et être la plus adaptée possible pour la mère, l’enfant, et la famille au sens large. Il est primordial de sensibiliser et former tous les professionnels de santé au dépistage systématique des symptômes psychotiques en période périnatale, afin de mieux les traiter. [2]