L’herméneutique paranoïaque - 29/05/20
Résumé |
Par-delà les questions relatives à son statut nosographique, largement discuté, ou aux processus neurocognitifs qui la sous-tendent, la paranoïa apparait, pour la pensée phénoménologique, comme une modalité singulière de la présence humaine. Cherchant à se donner une compréhension du sujet paranoïaque à partir même de son insertion dans le monde de l’intersubjectivité, la phénoménologie identifie la logique paranoïaque comme une herméneutique relationnelle, marquée de la perte de la catégorie du fortuit et du contingent, et d’une surdétermination de l’espace intersubjectif. De plus, le sujet paranoïaque présente la caractéristique paradoxale d’associer une certitude absolue à une quête effrénée de preuves, démontrant là sa difficulté à s’insérer dans une construction collective de la réalité, illustrée par la notion d’impossibilité de recours au tiers externe. Par ailleurs l’herméneutique paranoïaque, passion dévorante pour l’interprétation, se rapporte à l’irruption de l’ontologique, de ce qui rend possible, en lieu et place de l’ontique, l’expérience concrète reliant aux valeurs, le corps, les biens, le Soi. Le délire repose sur l’autonomisation de moments essentiels normalement intégrés et intégrants en l’être humain. Le sujet sain désautonomise les potentialités de délirer qu’il abrite, mais l’acte par lequel l’homme trouve la vérité est aussi celui qui l’isole le plus dans son monde privé. La question ici est de savoir ce qui fait que la plupart ne délirent pas, dépotentialisent les situations qui les précipiteraient dans une telle solitude
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Paranoïa, Phénoménologie, Herméneutique
Vol 1 - N° S
P. S115-S116 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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