L’aventure est au cœur de notre vie, de nos rêves et de la construction de nous-mêmes en tant qu’individu mais aussi en tant que groupe. Depuis toujours notre espèce a été attiré par l’ailleurs, par l’au-delà de la montagne, par l’au-delà du coin de la rue

On rêve d’aventure, on vit des aventures. Elles sont soit amoureuses, scientifiques, géographiques, littéraires, humaines, etc. Elles nous portent loin, en dehors de nous-mêmes, dans un au-delà de l’existence.

L’aventure est une composante essentielle de notre condition humaine et nous différencie, plus que tout autre élément, du monde animal ou même de l’intelligence artificielle.

Mais pourquoi est-elle si essentielle ? Une première réponse tient dans sa dimension identitaire. On peut comprendre le délire comme une tentative de renforcer le moi et de résoudre les paradoxes identitaires.

Cependant cette approche est trop réductrice. C’est dans le rapport que l’aventure entretien avec la temporalité qu’elle prend toute son importance. L’aventure n’est pas qu’une catégorie de l’action qui serait caractérisée par des péripéties. L’aventure est une temporalité.

C’est dans ce rapport au temps que l’on peut ainsi analyser le délire comme une tentative échouée de vivre une aventure. Le patient reste profondément ancré dans un présent sans fin, incapable de résoudre le cœur de l’expérience humaine quotidienne, l’ennui.