SMAO – Former des agents de santé à la psychiatrie : Quel défi ! - 29/05/20
Résumé |
La psychiatrie est une matière complexe, au carrefour des sciences « dures » et des sciences humaines. Traversée depuis ses origines par des courants théoriques qui se complètent ou qui s’opposent, elle reste une affaire de spécialistes. Nous montrerons à quel point son enseignement, au fil des siècles, a changé, ayant intégré une dimension psycho-pathologique des troubles, au gré d’influences psychodynamiques, neurobiologiques, cognitives [1]… Des traités des grands aliénistes [2] aux regroupements de symptômes des classifications internationales (DSM, CIM) [3], les modèles d’enseignement de la psychiatrie ont sans doute beaucoup plus variés que ceux des grandes pathologies somatiques.
Mais en réalité l’essor de la psychiatrie dans le monde ne passe que très partiellement par les psychiatres. Le coût élevé de la formation et la faible démographie médicale induisent pour la majorité des pays en voie de développement la nécessité de proposer des formations aux agents de santé intermédiaires (Infirmiers, Aidessoignants, Agent de Santé communautaires…). Or il n’est pas réaliste d’envisager former rapidement et correctement sur le terrain des personnes n’ayant aucune connaissance en santé mentale à partir de référentiels aussi complexes que ceux proposés par l’OMS [4]. Il semble donc indispensable de « simplifier » notre discipline pour une transmission efficiente des connaissances diagnostiques et thérapeutiques essentielles. Il convient donc de réfléchir à des méthodes axées sur les « plus petits dénominateurs communs », mettant au cœur de leur modèle la sémiologie psychiatrique universelle.
Nous présenterons l’exemple de la fiche d’observation SMAO (Santé mentale en Afrique de l’Ouest) en cours d’expérimentation en Côte d’Ivoire, basée sur une approche simplifiée du repérage et du traitement des troubles psychiatriques. Cette fiche, qui tourne volontairement le dos à la dimension étiopathogénique, qu’elle soit d’ordre psychopathologique ou culturelle, se veut adaptée au contexte local, et permet un repérage fiable et discriminant des symptômes cardinaux. Rédigée en tenant compte des expressions locales, elle atteste que les maladies psychiatriques sévères sont à l’évidence repérées par l’ensemble des peuples et des cultures. Il suffit donc d’organiser ce savoir pour comprendre rapidement qu’un patient « bizarre-bizarre », qui « parle en désordre », « part en brousse », « fait sa conférence tout seul » est très probablement un patient délirant.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Psychiatrie, Formation, Afrique de l’Ouest, Mh-GAP, SMAO
Vol 1 - N° S
P. S123 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?