Rôle du médecin généraliste dans le dépistage, la prévention et l’orientation des patients avec addiction à Internet : étude préliminaire - 29/05/20

Doi : 10.1016/S2590-2415(19)30346-0 
X. Le Bihan 1, M. Naasila 2, A. Dervaux 1, 2
1. Université de Picardie Jules Verne ; Groupe de recherche sur l’alcool et les pharmacodépendances (GRAP) INSERM U1247 Amiens, France 
2. Service de Psychiatrie et d’Addictologie de liaison. CHU Sud, 80054 Amiens cedex, France 

Résumé

Introduction L’addiction à Internet a une prévalence estimée à 5 % en France [1, 2, 3]. Peu d’études ont été menées en Médecine générale sur l’addiction à Internet. L’objectif de cette étude préliminaire était d’interroger un groupe de médecins généralistes sur le rôle des médecins généralistes dans le repérage et l’accompagnement des patients qui présentent une addiction à Internet, en particulier lors de leurs consultations, dont la durée moyenne est de 16 minutes en France.

Méthodes Étude prospective, réalisée à l’aide d’un questionnaire réalisé spécifiquement pour cette étude et réalisée lors d’un congrès national de Médecine Générale à Paris. Les médecins généralistes acceptant de participer à l’enquête ont répondu à des questions sur la fréquence de l’addiction à Internet en pratique quotidienne, sur leurs niveaux de connaissances et sur l’intérêt d’un repérage précoce et d’intervention brève (RPIB) adapté à l’addiction à Internet, sur le modèle des RPIB diffusés par l’HAS pour l’alcool, le tabac et le cannabis. Trois modèles de RPIB de durée différente ont été proposés : une minute, 3 minutes et 5 minutes.

Résultats 75 questionnaires ont été remplis. 91 % des répondants ont déclaré que l’addiction à Internet était une pathologie à part entière ; 89 % admettaient n’avoir aucune formation/connaissance sur cette pathologie. Les médecins généralistes ont déclaré rencontrer fréquemment des addictions aux jeux-vidéos (41 %) et/ou aux réseaux sociaux (30 %). Une majorité de généralistes (63 %) ne connaissaient pas le RPIB, mais 82 % en souhaitaient un adapté à l’addiction à Internet. Une majorité préféraient le RPIB réalisé en 5 minutes (86 %) que ceux proposés en 3 minutes (10 %) ou 1 minute (4 %). Une majorité d’entre eux souhaitaient un RPIB comprenant un conseil minimal et un conseil d’arrêt.

Discussion À notre connaissance, cette étude était la première de ce type. La principale limite était le faible nombre de sujets inclus dans l’étude. Il est possible que seuls les sujets les plus motivés aient répondu à l’enquête, entraînant de ce fait un possible biais de sélection.

Conclusion Les médecins généralistes reconnaissaient l’existence de l’addiction à Internet comme une entité pathologique. Ils souhaitaient être formés à la prise en charge de cette pathologie, notamment à l’aide d’un RPIB adapté à cette pathologie.

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Mots clés : Addiction à Internet, RPIB, Médecine générale



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