Introduction La dépendance à Internet touche de plus en plus de monde. Elle concerne aussi bien des enfants que des adolescents ou des adultes. Toutefois, les adolescents et les jeunes adultes seraient plus à risque. Chez ces jeunes, plusieurs caractéristiques psychologiques seraient en rapport avec cette utilisation problématique d’Internet dont certains semblent prédisposer à ce comportement notamment la qualité d’attachement.

L’objectif de cette étude est de déterminer le profil psychologique et la qualité d’attachement d’un échantillon des étudiants présentant une cyberdépendance.

Méthodologie Il s’agit d’une étude transversale descriptive et analytique portant sur 150 étudiants de la faculté de médecine de Monastir (Tunisie) qui s’est déroulée entre octobre 2016 et février 2017. Le dépistage du mésusage d’internet était réalisé par le « Internet Addiction Test (IAT) ». L’échelle « Strength and difficulties questionnaire (SDQ) » était passée pour dépister des problèmes émotionnels, des conduites et d’hyperactivité chez les étudiants et la qualité d’attachement des étudiants a été évaluée par « l’Adult Attachment Scale (AAS).

Résultats Notre échantillon était constitué de 150 étudiants inscrits à la faculté de médecine de Monastir âgés de 20 à 27 ans (M = 24 ans) avec un sexe ratio (m/f) de 0.51. Toute la population d’étude avait accès à Internet. Environ 90 % se connectaient à Internet d’une façon quotidienne avec une moyenne de 4,61 heures par jour et 61.3 % des étudiants avaient un score>50 à l’IAT, témoignant d’un usage problématique d’internet. Une association significative a été retrouvée entre la cyberdépendance et un attachement de type évitant (p = 0,015). Nous avons aussi noté une relation significative entre les troubles de conduites (p = 0,049) et l’hyperactivité (p = 0,010) avec la cyberdépendance.

Conclusion Notre travail vient confirmer la présence d’une association entre l’insécurité de l’attachement et la cyberdépendance. Tandis que l’attachement sécure apporte à l’individu un sentiment de contrôle et de maîtrise de ses états internes et de ses émotions, l’attachement insécure, à l’inverse, le fragilise et serait une source de troubles comportementaux. Ainsi, il serait nécessaire de considérer la qualité d’attachement des patients dans la prise en charge thérapeutique de la cyberdépendance.