Une étude génétique du syndrome d’hyperémèse cannabinoïde - 29/05/20

Doi : 10.1016/S2590-2415(19)30359-9 
H. Saoudi 1, 2 , B. Hennart 3, O. Menard 1, 2, C. Douillard 4, C. Ringot 1, 2
1. CHU Lille, Department of Psychiatry and Addiction Medicine, F-59000, Lille, France 
2. Univ. Lille, CNRS, UMR 9193 – SCALab – Sciences Cognitives et Sciences Affectives, F-59000, Lille, France 
3. CHU Lille, Unité fonction 

Résumé

Le syndrome d’hyperémèse cannabinoïde (SHC) est un syndrome connu par les urgentistes sous la dénomination de syndrome « cannabis-douche ». Décrit pour la première fois en 2004 [1], il s’agit d’un syndrome entraînant des épisodes de vomissements cycliques chez des patients présentant une consommation chronique de cannabis. Sa physiopathologie n’est actuellement pas précisément connue. Une susceptibilité génétique au niveau des enzymes du cytochrome P450 a néanmoins déjà été évoquée [2,3]. Malgré une revue de cas récemment publiée dans la littérature, ce syndrome reste peu connu [4] et il n’existe à ce jour pas d’étude évaluant les causes génétiques du SHC.

Méthode Nous présentons un cas clinico-biologique accompagné de la revue de la littérature attenante afin de discuter et d’illustrer cette nouvelle entité diagnostique.

Cas clinique Nous rencontrons Mme V. dans le cadre de l’addictologie de liaison en service d’endocrinologie, où elle est hospitalisée pour un déséquilibre de diabète dans un contexte de vomissements incoercibles et de nausées calmées uniquement par des douches chaudes. À l’entretien, Mme V. déclare une consommation de cannabis chronique estimée à 1g d’herbe par jour. Les épisodes cités apparaissent au décours de périodes de longues consommations, entraînant un arrêt temporaire des consommations de cannabis, et réapparaissant quelques temps après la reprise. Un séquençage des gènes impliqués dans la cascade de métabolisation du THC par technique de séquençage nouvelle génération a permis la recherche d’une étiologie pharmacogénétique au SHC. Cet examen retrouve un variant très rare dans un gène codant pour un cytochrome de la famille CYP450, en partie responsable de l’hydroxylation du THC et dont la diminution de l’activité pourrait retarder sa métabolisation. L’étude de ce cas suggère un retard de métabolisation du THC, qui pourrait provoquer une accumulation de métabolites proémétisants tels que le cannabidiol ou le cannabigerol présents dans le cannabis [2,3]. De nouvelles études génétiques devront néanmoins être réalisées pour confirmer la présence de ce type de variants chez les patients souffrant de SHC.

Conclusion Une accumulation de métabolites pro-émétisants en lien avec une anomalie génotypique des cytochromes intervenant dans le métabolisme du THC pourraient être à l’origine du SHC. Un dosage sanguin de ces métabolites chez les patients en état de crise aiguë devrait être systématiquement envisagé pour confirmer le

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Mots clés : Génétique, Hyperémèse cannabinoïde, Cannabis, Addiction



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